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American Vandal (Saison 2, 8 épisodes) : mais qui est le chieur masqué ?

Publié le 02 octobre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Who is the Turd Burglar ?
Telle est la question de la saison 2 de American Vandal qui s’improvise satire sociale. Je dois avouer que j’ai adoré la façon d’introduire la nouvelle saison où les créateurs parlent du fait que Netflix leur a permis de faire une saison 2, avec des moyens plus importants. Créée par Tony Yacenda et Dan Perrault, la série continue de surfer sur les docu-séries criminelles, comme Dans la tête des criminels (Making of a Murderer en VO). Mais la parodie qu’est American Vandal est suffisamment réaliste pour que l’on se laisse prendre au jeu. La première saison était centrée sur des tags de bites sur les voitures du parking d’un lycée, cette année c’est le « chieur masqué ». Le procédé est particulièrement ingénieux et reprend alors avec humour tout ce qui fait le succès de ce genre de documentaires. Tout est exagéré mais même si cela est fait de façon parodique, on croit à ce que la série nous conte et je dois avouer que cela me fascine. Car la série en profite aussi pour aborder des sujets intéressants qui sont eux importants tout en conservant l’humour stupide de la série. Alors que Peter et Sam avaient résolu le « crime » de la première saison, cette année ils sont appelés par Saint Bernardine School pour enquêter sur le Turd Burglar. D’ailleurs, pour les petits curieux, le compte Instagram @theturdburglar existe réellement (et permet de prolonger le plaisir de la saison de façon aussi dégoutante que fascinante).

Satire sociale ? Oui. American Vandal se moque ouvertement de la façon dont les écoles tentent parfois de camoufler des histoires afin de ne pas abîmer leur réputation. Mais c’est sans compter sur la perspicacité de nos deux héros qui vont faire tomber tout ce petit empire. Le point de départ est étonnant et comme Making of a Murderer, American Vandal est participative. Elle invite le téléspectateur à participer à l’enquête de façon étonnante pour que l’on se pose les bonnes questions et que l’on vienne alors à découvrir qui est réellement le Turd Burglar. Et les révélations sont suffisamment bien fichues pour que l’on ne sache pas trop qui est réellement le vandale avant la révélation finale. Certains rebondissements (notamment sur le 4e crime) sont étonnants et bien ficelés, alors que l’enquête devient au fil des épisodes de plus en plus fascinante. Pourtant, le point de départ est sacrément tordu mais American Vandal fait partie de ces petites séries que Netflix produit et qui ont besoin de plus de visibilité. Alors que Netflix n’a pas encore annoncé de saison 3 (et il serait dommage de ne pas renouveler la série compte tenu de toutes ses qualités), j’ai dévoré cette saison 2 sans jamais lâcher prise. On se laisse porter par des personnages qui usent et abusent de certains éléments narratifs, mais tout cela dans le but de nous faire rire.

Le fil rouge de la saison est tout aussi improbable que dégoutant, mais c’est justement ce qui fait aussi la force de cette comédie parodique. Avec ce format de huit épisodes de 30 minutes, American Vandal parvient à rester vive et ne jamais perdre du temps sur des trucs ennuyeux. Au contraire, le format permet de condenser l’histoire de façon brillante et l’oeuvre continue d’être un vrai docu-série sans pour autant avoir la veine d’un truc trop dramatique car ce serait dommage. Contrairement à la saison 1, cette seconde salve d’épisodes décide de tacler un peu plus de sous-textes qui permettent de jouer sur les problèmes de la société actuelle, notamment sur le bullying. Côté casting, tout ce petit monde n’est pas forcément brillant mais la spontanéité des dialogues et la façon de mettre le tout en scène permet de passer un agréable moment sans se prendre la tête. Finalement, cette saison 2 est bien plus réussie que la première et d’autant plus efficace pour bien des raisons. Surtout que les sujets sont forts et je dois avouer que American Vandal est tout ce que j’ai envie de regarder en ce moment. Netflix a besoin de donner une nouvelle saison à la série avec un crime toujours plus fou et drôle comme cela fût le cas lors des deux premières saisons. Surtout que American Vandal inclut dans sa propre narration le fait que Netflix produit la série et je trouve ce côté série dans la série passionnant.

Note : 8.5/10. En bref, une saison fascinante et brillante.


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