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[Critique] A Star is Born

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] A Star is Born

[Critique] A Star is Born
Star de country un peu oubliée, Jackson Maine (Bradley Cooper) découvre Ally (Lady Gaga), une jeune chanteuse très prometteuse. Tandis qu’ils tombent follement amoureux l’un de l’autre, Jack propulse Ally sur le devant de la scène et fait d’elle une artiste adulée par le public. Bientôt éclipsé par le succès de la jeune femme, il vit de plus en plus mal son propre déclin.

Pour son tout premier passage derrière la caméra, Bradley Cooper a décidé d’offrir au mythique A Star is Born une quatrième relecture, 42 ans après la dernière version avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson. Un pari plutôt osé à première vue, mais que l’acteur américain relève finalement brillamment. Bien sûr, cette histoire d’amour entre une star naissante et une autre déclinante est totalement intemporelle, les adaptations précédentes l’ont d’ailleurs bien prouvé, mais il n’empêche que l’apprenti réalisateur ne manque absolument pas de talent, et surtout de vision, pour la porter une nouvelle fois à l’écran.

Ce qui séduit immédiatement avec la réalisation de Bradley Cooper, c’est l’énergie vibrante qu’il parvient à insuffler à chacune des séquences musicales, qu’il s’agisse de courtes chansons fredonnées a capella ou de morceaux assourdissants interprétés sur scène. Le point d’orgue étant certainement la performance du duo sur le tube Shallow, un moment de cinéma sublime durant lequel il est bien difficile de ne pas se laisser submerger par l’émotion. Il en sera ainsi pour toute la première partie du film, qui aborde le coup de foudre romantique et artistique des deux artistes avec une incroyable sincérité, vectrice d’émotions puissantes et subtiles. A l’image de Lady Gaga, le récit brille en effet par son naturel, évitant l’écueil de la mièvrerie que son approche naïve pouvait laisser craindre au départ. Dommage que la seconde moitié du film ne soit pas du même calibre. A l’heure d’évoquer la lente dérive du couple, fragilisé par la célébrité soudaine de la jeune chanteuse et l’alcoolisme exacerbé de l’ancienne gloire, le long-métrage se montre effectivement bien plus inégal, sacrifiant sa finesse initiale au profit de raccourcis grossiers. Le discours amorcé sur l’importance de la personnalité artistique, plutôt que médiatique (au sens marketing du terme), se perd également un peu en route, ternissant dans le même temps l’empathie envers Ally.

[Critique] A Star is Born
Moins forte que la première partie, cette seconde moitié n’en reste pas moins riche en jolis moments, Bradley Cooper et Lady Gaga illuminant la pellicule de tout leur talent. Toujours aussi charismatique, l’acteur américain délivre en effet une solide performance dans la peau de ce chanteur usé par les excès. Tout en retenue, et sans jamais faire d’ombre à sa partenaire, il réussit l’exploit de dégager tout du long une puissance dramatique assez phénoménale. Ses yeux embués suffisent d’ailleurs bien souvent à distiller une multitude d’émotions, toutes plus intenses les unes que les autres. A ses côtés, la chanteuse pop révèle littéralement ses talents d’actrice au grand jour, apportant à son personnage une sensibilité irrésistible et touchante. Plus que sa voix, absolument grandiose, c’est surtout l’aisance avec laquelle elle s’approprie le rôle qui impressionne. Non seulement son alchimie avec Bradley Cooper est incroyablement émouvante, mais le naturel de son jeu apporte aussi une véritable authenticité au projet. Si on pourra légitimement regretter la trame extrêmement classique du récit, qui ne réserve finalement que peu de surprises, on appréciera en revanche la modernité de l’écriture. Sans forcément révolutionner l’histoire originale, le scénario séduit tout de même par le traitement contemporain apporté à des thématiques comme l’addiction ou le « star system ».

Pour ses premiers pas en tant que réalisateur, Bradley Cooper signe donc une nouvelle relecture séduisante du mythique A Star is Born. Touché par la grâce dans sa première partie, le film peut compter sur les prestations bluffantes de ses comédiens, Lady Gaga en tête, et l’émotion poignante de ses séquences musicales, pour délivrer de magnifiques moments de cinéma. Le genre de moments indescriptibles que les quelques faiblesses de la seconde partie ne parviennent – pratiquement – pas à entacher.


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