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la mélancolie

Publié le 10 octobre 2018 par Pjjp44
la mélancolie
"Philosopher n'est qu'une façon de raisonner la mélancolie."
Louise de Vilmorin
la mélancolie

"La mélancolie
C'est un' rue barrée
C'est c'qu'on peut pas dire
C'est dix ans de purée
Dans un souvenir
C'est ce qu'on voudrait
Sans devoir choisir

La mélancolie
C'est un chat perdu
Qu'on croit retrouvé
C'est un chien de plus
Dans le monde qu'on sait
C'est un nom de rue
Où l'on va jamais

La mélancolie
C'est se retrouver seul
Place de l'Opéra
Quand le flic t'engueule


Et qu'il ne sait pas
Que tu le dégueules
En rentrant chez toi
C'est décontracté
Ouvrir la télé
Et regarder distrait
Un Zitron pressé
Te parler du tiercé
Que tu n'a pas joué
La mélancolie
La mélancolie
C'est voir un mendiant
Chez l'conseil fiscal
C'est voir deux amants
Qui lisent le journal
C'est voir sa maman
Chaque fois qu'on s'voit mal
La mélancolie
C'est revoir Garbo
Dans la rein' Christine
C'est revoir Charlot
A l'âge de Chaplin
C'est Victor Hugo
Et Léopoldine
La mélancolie
C'est sous la teinture
Avoir les cheveux blancs
Et sous la parure
Faire la part des ans
C'est sous la blessure
Voir passer le temps
C'est un chimpanzé
Au zoo d'Anvers
Qui meurt à moitié
Qui meurt à l'envers
Qui donnerait ses pieds
Pour un revolver
La mélancolie
La mélancolie
C'est les yeux des chiens
Quand il pleut des os
C'est les bras du bien
Quand le mal est beau
C'est quelquefois rien
C'est quelquefois trop
La mélancolie
C'est voir dans la pluie
Le sourire du vent
Et dans l'éclaircie
La gueule du printemps
C'est dans les soucis
Voir qu'la fleur des champs
La mélancolie
C'est regarder l'eau
D'un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un désespoir

qu'a pas les moyens
La mélancolie
La mélancolie."

Léo Ferré 
la mélancolie
"En automne je récoltai toutes mes peines et je les enterrai dans mon jardin.
lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces,
mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles." 
 Gibran Khalil Gibran
la mélancolie
Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Louis Aragon
"Mélancolie. Pour la sonorité du coquelicot. Pour l’étoile de mer sur le rebord de la fenêtre. Pour le cri du coq à l’aube. Pour le sillage de l’avion dans le ciel de juillet.
Pour la valse de Chopin aérant la salle de musique. Et le sachet de camphre sous la chemise de laine. Pour l’alexandrin dans la chambre de cèdre. Pour l’averse de cinq heures et le chant grégorien. Pour le col de dentelle et pour la face-à-main d’ivoire. Pour l’abat-jour de soie, pour l’odeur des framboises et pour le pain levant dans l’escalier. Pour l’ennui des dimanches et pour la balançoire. Pour Le Dormeur du val.  Pour le lilas, pour la lampe de chevet. Pour la rivière Rouge de mon village aux poissons transparents. Pour le joueur de guitare sur la place publique. Pour l’érable de Pâques et le cornet d’écorce. Pour la sieste et le lézard.
Les choses sont sonores dans la voix de poème.
Nos ombres se consument au fur et à mesure de l’avancée de nos pas. Nous refusons les fausses routes. Les pays incertains.
Nous ne reviendrons plus vers les écureuils fabuleux pendus aux branches des noisetiers. Le jour tremble. Volière. L’heure s’est assoupie. Nous sommes à l’abri des coups de midi noir."
Sommes de veille. Toutes voiles dehors. 
Paul Chanel Malenfant, « Mélancolie », Traces de l’éphémère, Le Noroît, Montréal, 2011.
source
la mélancolie

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