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Le chat, d'Olivier Chapuis

Publié le 14 octobre 2018 par Francisrichard @francisrichard
Le chat, d'Olivier Chapuis

Tout commence bien dans ce roman: Jean-Baptiste et Christelle d'une part, Barthélemy et Fabienne de l'autre convolent en justes noces, selon l'expression consacrée. Il n'y a à ce moment-là aucun lien entre ces deux couples qui s'aiment réellement.

Tout commence bien, sauf que lors de la nuit de noces de Jean-Baptiste et Christelle, la soeur du marié, Yolande, manque de succomber à une overdose, et que, quelques jours plus tard, elle disparaît de l'hôpital où elle est soignée. Or c'est la soeur qu'il aimait...

Deux ans après leur mariage, Jean-Baptiste et Christelle ont un fils, Nathan. Dès le début de leur vie de couple, Barthélemy et Fabienne ont un chat, Le chat, celui que Barthélemy a épousé en épousant Fabienne et qu'elle a appelé curieusement Glaïeul:

Il a une tête pointue, un peu en forme de glaive. Ça m'a inspirée.

Jean-Baptiste a reçu de la part de son père une éducation stricte, c'est le moins qu'on puisse dire. Avec Nathan, alors qu'il en a souffert, il la reproduit parce que, comme disait son paternel, c'est nécessaire pour affronter la vie. Mais Nathan s'avère très vite réfractaire...

Barthélemy travaille le soir. Un de ces soirs,  Fabienne, qui n'a pas vu ses amis depuis un an, décide de sortir avec eux pendant qu'il n'est pas là, mais elle ne rentrera pas tard, c'est promis. Barthélemy, qui est très possessif, le prend mal et la frappe. Ce n'est qu'un début...

Les liens entre ces deux histoires qui se déroulent parallèlement, ce sont donc les violences domestiques: psychologiques de la part de Jean-Baptiste à l'égard de son fils Nathan, physiques de la part de Barthélemy à l'égard de sa femme Fabienne; et ... Glaïeul.

En effet les deux familles habitent finalement le même quartier et le chat se rend d'un domicile l'autre, apportant tour à tour à Fabienne et à Nathan cette tendresse dont ils ont bien besoin l'un comme l'autre, ce qui n'est du goût ni de Barthélemy ni de Jean-Baptiste...

Les prémices et sévices de cette histoire sont évidemment de mauvais augure. Olivier Chapuis, se mettant à la place des protagonistes, qui se donnent de bonnes et mauvaises raisons à leurs comportements, fait naturellement monter la pression jusqu'à l'épilogue.

Mais en attendant cette fin, où l'adage que toute vérité n'est pas bonne à dire se vérifie, tout le monde aura souffert du mal, qu'il a infligé ou subi. Yolande, retrouvée par Jean-Baptiste longtemps après qu'elle l'a trahi à ses yeux, lui dit en effet cette parole forte et inspirée:

Le mal que l'on fait aux autres nous est destiné...

Francis Richard

Le chat, Olivier Chapuis, 272 pages, L'Àge d'Homme

Livres précédents:

Le Parc, 96 pages, BSN Press (2015)

Nage libre, 144 pages, Éditions Encre Fraîche (2016)


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