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Elite (Saison 1, 8 épisodes) : mais qui a tué Marina ?

Publié le 16 octobre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews


Dernière série espagnole de Netflix, Elite rassemble tous les poncifs du genre pour tenter de construire une série autour d’un meurtre dans un lycée huppé. Bon, jusque là rien de bien original et la série en elle-même n’est pas originale. Mais malgré tous les reproches que je peux faire à cette série, elle a réussi à m’accrocher jusqu’au bout. Certains éléments sont invraisemblables, comme dans La Casa de Papel, mais ce sont justement des trucs sur lesquels la série s’appuie qui fonctionnent le mieux. Créée par Carlos Montero (Génésis) et Dario Madrona (Génésis), la série nous plonge alors dans une construction en deux espaces temps : le futur dans des flashforwards, et le présent. On rencontre chaque personnage et toutes les intrigues qui vont potentiellement les conduire à commettre l’irréparable. Elite se veut provocatrice, sexy et rythmé. De ce point de vue là, rien à redire car les ingrédients fonctionnent suffisamment pour nous permettre de passer un bon moment. On peut aussi bien comparer cette série aussi à How to Get Away with Murder dans sa construction narrative. Cette recette déjà éculée par la série de ABC, est alors exploitée jusqu’à plus soif non plus ici. Le but de Elite est de comprendre ce qui a conduit … à tuer Marina. Je ne vais pas vous révéler la fin qui en plus d’être débile, ne vous apporterait rien.

Las Encinas est l’école la plus compétitive et huppée d’Espagne accueillant les enfants de l’élite. C’est également dans cette école que trois enfants de la classe ouvrière sont admis lorsque leur école est détruite et que les étudiants sont alors répartis dans plusieurs établissements. Ils pensaient être chanceux… mais peut-être ne le sont-ils pas tant que cela ? La confrontation entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien est explosive, et aboutira à un meurtre. Qui est vraiment derrière ce crime ? Est-ce l’un des nouveaux arrivants ? Ou se cache-t-il quelque chose de plus sombre ?

Ce qu’il y a d’intéressant malgré tout dans Elite, ce sont les sujets de société qu’elle met en scène. Il y a pas mal de bonnes surprises de ce point de vue là, alors que l’on parle d’homosexualité, de bi-sexualité, de triolisme, d’affaires de gros sous, du port du voile au lycée, de la difficulté d’être dans une famille qui ne veut rien laisser passer en dehors des traditions voulues par sa religion, du mariage forcé, de sexe (parfois de façon un peu too-much), de drogue, de crime passionnel, etc. La série tacle tout un tas de sujets différents mais avec seulement huit épisodes pour le faire ici, certaines intrigues semblent bâclées et c’est dommage. Pour résoudre certains cas, la série ne passe pas par Quatre Chemins et en vient à bout à l’issue d’un seul et même épisode. Elite reprend tout un tas d’ingrédients qui ont pu faire la sauce de pas mal de séries, notamment Gossip Girl en son temps sur The CW. Le sexe est alors important ce qui cache parfois l’arbre derrière la forêt alors que c’est justement cet arbre qui aurait mérité d’être mis en avant et pas tout ce qui gravite autour. Le meurtre en lui-même n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant non plus car ce n’est qu’un moyen de justifier notre plongée dans le monde de ce lycée et dans la vie de ses personnages.

Malgré tout, les relations entre les personnages sont intéressantes et c’est ça qui nous accroche du début à la fin, plus que de savoir qui a tué Marina. La série puise aussi un peu de Skam ou Skins, sans donner l’impression qu’elle sait où est-ce qu’elle veut réellement aller. C’est dommage car justement, le côté tragédie humaine est fort et aurait pu permettre de creuser un peu mieux certains sujets difficiles. Notamment les personnages d’Omar et Nadia dont la famille veut suivre les règles établies par la religion mais une fois de plus, là où la série pèche c’est qu’elle ne semble pas maîtriser ces sujets forts. L’homosexualité dans une famille musulmane traditionnelle ? Les rapports que Nadia entretient avec les garçons de son âge ainsi que le port du voile ? Un autre sujet fort de la série aurait pu être aborder autrement et je parle évidemment du VIH. C’est un sujet qu’il n’est pas facile de mettre en scène mais la série use et abuse de tics qui ne permettent jamais de s’imprégner totalement et surtout d’émouvoir. Les scènes les plus émouvantes proviennent de la relation entre Omar et Ander (en tout cas de mon point de vue). Par moment, impossible de ne pas penser à 13 Reasons Why ou encore Riverdale, deux séries où Netflix a mis de l’argent dedans. Mais que demander de plus ? Une saison 2 peut-être, qui pourrait être construite autrement et développer un peu mieux ce qui fait les forces de cette série.

Note : 6/10. En bref, Elite se regardera sans déplaisir grâce à un rythme assez soutenu, mais certaines intrigues fortes sont bâclées au profit de cette histoire de meurtre ridicule qui ne tient pas forcément debout.


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