Dans la région où habitait Nasrudin, il y avait un paysan qui travaillait tous les jours avec ses ânes,
il avait dix ânes et le soir, à la fin de sa journée de travail, il ramenait les ânes au champ où il avait l’habitude de les attacher chacun à un piquet pour les laisser la nuit se reposer, manger ; il les récupérait le lendemain.
Et ce soir là, il a ses piquets, ses cordes et commence à planter un piquet, attache le premier âne, puis le deuxième… le neuvième, il arrive au dixième, il n’a plus de corde…
Il ne sait pas trop que faire avec son dixième âne ; il est là, perdu dans ses pensées, il ne peut pas en attacher deux ensemble, ils n’auraient pas assez d’herbe, ils vont se battre, c’est alors qu'un peu plus loin, il voit Nasrudin assis sous un arbre en méditation, il s’approche de Nasrudin, connu pour sa sagesse ;
à lui, je peux demander un conseil, se dit-il.
- Je suis désolé de vous déranger, j’ai un problème, alors il lui explique son problème, j’ai dix ânes et neuf cordes,
- Tu n’as qu’à faire semblant de l’attacher.
- j’ai à nouveau un problème, j’ai bien fait ce que vous m’avez dit de faire mais maintenant mon âne ne veut plus s’en aller.
- Nasrudin le regarde et lui demande :
- Est ce que tu l’as détaché ?
- Ben non, je ne l’ai pas détaché puisque je ne l’ai pas attaché.
- Toi, tu le sais mais lui ne le sait pas.
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