Je n'ai jamais été très proche de Gérard, ce savoyard originaire d'Aix-les-Bains, qui a occupé des postes clés chez Rossignol.
D'abord au service des courses de la société, puis aux États-Unis, en qualité de président, responsable du marketing et des ventes de 1979 à 1982, sous la direction de Jean Pierre Rosso, chargé de l'ensemble des opérations américaines de Dynastar et Rossignol.
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Tignes en novembre 1974 et je l’avais trouvé plutôt intimidant, voire condescendant. Certes, je débutais à peine chez Look à l’époque, et ne connaissais pas grand chose à la branche du ski ; nous partagions alors une équipe de skieurs professionnels avec Rossignol dans laquelle le fabricant de ski contrôlait tout le programme.
Plus tard, j'ai rencontré Gérard à propos d'un programme publicitaire commun et je continuais de le trouver toujours assez distant, voire un peu hautain. Cela dit, ce que je dois reconnaître à son crédit aura été sa capacité de survivre au régime « Médaille Podium – Médaille Poubelle » qui était encore la façon de procéder chez Rossignol.
Le fabricant de ski devait virer Gérard assez durement avant d'y avoir été porté aux nues, avant de se réinventer complètement et de passer de cadre de haut niveau à entrepreneur, puis de redevenir boulanger dans un pays qui n'y connaît pas grand-chose en matière de bon pain.
Son adaptabilité mérite d’être soulignée et c'est bien triste qu'il nous ait quitté à l'age de 77 ans seulement, après une maladie cardio-vasculaire prolongée. Un personnage haut en couleurs qui va nous manquer.