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5 minutes 44, de Marie-Claire Gross

Publié le 31 octobre 2018 par Francisrichard @francisrichard
5 minutes 44, de Marie-Claire Gross

Ce dimanche 5 août 1984, à Los Angeles, a lieu le premier marathon olympique féminin de l'Histoire. Le départ est donné à Santa Monica et l'arrivée est prévue dans un stade immense, de 80 000 places, le Memorial Coliseum.

Marie-Claire Gross raconte donc une histoire vraie, mais c'est un roman, certes très documenté, mais un roman tout de même: cette épreuve, au sens littéral du terme, est vécue depuis trois points de vue masculins imaginés.

Frank est employé de Timing: Ses premiers Jeux Olympiques, il a la chance de les vivre de l'intérieur. Son rôle est de s'assurer que les noms d'Omega et Longines figurent dans la ligne des caméras. Lui et sa femme Irène, restée en Suisse, sont fans de l'une des cinquante participantes, la Norvégienne Grete Waitz.

Victor est l'entraîneur de la marathonienne suisse Gabriela Andersen-Schiess, qui, à l'époque, a trente-neuf ans. Gaby est une femme de caractère, à qui il est difficile d'imposer quoi que ce soit... Il fait très  chaud et très humide. Il ne laisse pas de lui répéter: Vergiss nicht zu trinken (N'oublie pas de boire).

Cassoni est journaliste: Lui, il aime le chaud: l'été va si bien aux filles. Il trouve qu'un marathon femmes est une fausse bonne idée: Qu'est-ce qui leur prend à vouloir copier les hommes? On n'est pas fait pareils. En plus il a commencé en retard... ce qui va lui faire manquer des épreuves bien plus intéressantes.

Le mieux serait de ne pas connaître les résultats de ce marathon mythique (ou feindre de les ignorer), où des femmes ont montré que, sans copier les hommes, elles étaient des athlètes suscitant l'admiration de toutes et de tous.

Car l'auteure, qui connaît son sujet sur le bout des jambes de ses marathoniennes, fait de cet événement une histoire pleine de suspense, donnant envie au lecteur d'en connaître la fin, même s'il la connaît, en excitant son impatience.

Quant au titre du livre, il n'est compris par le lecteur que vers la fin: dans une épreuve où le chronométrage est essentiel, ces cinq minutes et quelque apparaissent à la fois longues et courtes, comme pour ceux qui les ont vécues. 

Francis Richard

5 minutes 44, Marie-Claire Gross, 216 pages, Bernard Campiche Editeur

Livre précédent:

Relier les rives (2016)


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