Après ses premiers efforts de rationalisation en 2017, l'australienne NAB profite de la publication [PDF] de ses derniers résultats annuels pour confirmer – et renforcer – son ambition de simplifier son catalogue, de développer l'accès à ses produits sur les canaux numériques et de progressivement déployer son informatique sur le « cloud » public.
Rendre la banque plus simple et plus rapide : voilà l'objectif que se fixe NAB et pour lequel elle met en œuvre une stratégie aux multiples facettes et aux méthodes radicales. Tous les aspects de l'organisation sont en effet affectés, à commencer par un aplatissement de sa structure hiérarchique, qui doit placer tous les collaborateurs à un maximum de 7 niveaux sous le directeur général d'ici à 2020, alors que les effectifs concernés par ce rapprochement sont passés de 66% à 94% en un an.
Sans grande surprise, le réseau d'agences est aussi directement touché. Mais plutôt que de parler de fermetures (dont les 70 enregistrées en 2018), l'institution préfère surtout insister sur la reconfiguration de son empreinte physique, avec des points de vente plus compacts et des implantations multi-format. Toujours est-il qu'elle attend une baisse drastique – de moitié – des transactions réalisées en face à face à l'horizon de 2020-2022 (après avoir observé une diminution de 15% cette année).
Enfin, le mouvement de réduction du nombre de produits commercialisés qui faisait l'actualité lors des précédents résultats se poursuit et s'amplifie, puisqu'il doit maintenant passer de 495 à 300 (environ) dans les 2 prochaines années. En parallèle et en corrélation avec la transformation du réseau d'agences, NAB est déterminée à proposer la souscription « digitale » de 60% de son offre, alors qu'elle n'atteint que 19% actuellement (elle est bien loin de la maturité d'un établissement tel que BBVA…).
Naturellement, la technologie n'est pas en reste. En l'occurrence, la priorité porte ici encore sur les hommes et les femmes, qu'il s'agisse d'une vaste campagne de recrutements, de responsables (issus de Microsoft, Amazon…) et d'experts dans les domaines essentiels pour l'avenir (« cloud », données, sécurité…) ou bien la réinternalisation de plus de 500 collaborateurs, afin de garantir une réactivité accrue, une plus grande responsabilisation et une meilleure maîtrise des risques opérationnels.
Un accent particulier est mis sur les compétences relatives aux solutions Amazon Web Services et Microsoft Azure (3 000 personnes ont été formées et 300 sont certifiées), car un axe majeur de la transformation de NAB est le « cloud computing ». Il se traduit par une approche systématique (toute application éligible doit être conçue pour un déploiement dans le nuage) complétée d'une démarche de migration des logiciels existants : le CRM et le « data lake », entre autres, y sont déjà déployés.
En 2020, 35% des applications de la banque devraient migrer vers ces infrastructures (contre 3% aujourd'hui). Les bénéfices attendus sont moins économiques – bien qu'une réduction des coûts de fonctionnement soit espérée (jusqu'à 60%) – que ressortant d'une logique d'efficacité, entre l'accès à des capacités informatiques de pointe chez les leaders mondiaux, une fiabilité, une capacité de montée en charge… et une sécurité incomparables, ainsi que l'accélération des mises en œuvre des projets.
En dépit de quelques innovations marquantes au cours de ces dernières années (notamment avec sa filiale en ligne UBank), NAB ne semble pas particulièrement avancée dans sa mutation « digitale ». En revanche, elle sait définir une stratégie extensive, cohérente, effective et pragmatique dans le but de se remettre à niveau. Et nombre d'institutions financières à travers le monde pourraient en prendre de la graine…