J'aimerais tant savoir comment tu te réveilles
J'aurais eu le plaisir de t'avoir vu dormir
La boucle de cheveu, autour de ton oreille
L'instant, l'instant précieux, ou tes yeux vont s'ouvrir
On peut dormir ensemble à cent lieux l'un de l'autre
On peut faire l'amour sans jamais se toucher
L'enfer peut ressembler au paradis des autres
Jusqu'au jardin désert qu'on avait pas cherché
Quand je m'endors tout seul comme un mort dans sa barque
Comme un vieux pharaon je remonte le Nil
Les années sur ma gueule ont dessiné leurs manques
Mes soleils éteints se réveilleront-ils?
On dit depuis toujours le soleil est un astre, il se lève à cinq heures ou sept heures du matin
Mais chaque heure pour moi est un nouveau désastre, il n'est pas sûr du tout qu'il fera jour demain
Je ne suis jamais là lorsque tu te réveilles
Alors je parle seul pour faire un peu de bruit
Mes heures s'éternisent et sont toutes pareilles
Je ne distingue plus ni le jour ni la nuit
Je ne croit pas en dieu mais j'aime les église et ce soir je repense au gisant vénitien
Qui me ressemblait tant mais la place était prise
Toi seul sait vraiment pourquoi je m'en souviens.
Bernard Dimey
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