Magazine Médias

« Sportive is a Lifestyle » par Marie Martinod

Publié le 12 novembre 2018 par Etvsport @etvsport
« Sportive is a Lifestyle » par Marie Martinod

Sarah Burke est décédée à 29 ans suite à une chute à l'entraînement

Le danger, est-il présent au quotidien quand on pratique une discipline extrême ?

Oui bien sûr ! C'est tout l'art d'en avoir conscience et de ne pas le minimiser mais d'apprendre à vivre avec. T'as choisi de faire un sport qui est engageant mais en même temps, c'est ce moment que l'on recherche tous. Tu te mets la pression, tu vas faire un trick difficile ou un gros run engagé, tu es dans un état d'esprit très particulier, tu fais ton truc, tu t'éclates et t'arrives en bas, tu poses ta dernière figure et là tu passes de cet instant de concentration ultime à cette jubilation complète d'avoir réussi...c'est cet ascenseur émotionnel que l'on recherche !

Le décès de la canadienne Sarah Burke après une chute ou la grave blessure de la française Sandra Laoura, ce sont des choses qui font réfléchir pour la suite d'une carrière ?

Moi je suis revenue juste après que Sarah se soit tuée donc j'en ai plutôt fait une force et je me suis dit que l'on appartenait à la même trempe de rider, à la même génération et qu'elle aurait trop aimé me voir skier et revenir à la compétition. Elle aurait sûrement été la première à m'aider à retrouver mon niveau. Donc pour toutes ces raisons, je me suis dit que j'allais le faire pour elle. Toutes les rideuses de pipe, une trentaine présente aux Jeux de Sotchi un an après sa mort, ont voulu célébrer sa vie, lui rendre hommage car elle rêvait de participer aux JO. Mais on ne l'a pas du tout vu comme quelque chose qui pourrait toutes nous arriver demain. C'est un état d'esprit anglo-saxon et très américain de voir ce genre de drame d'une manière plutôt positive...et je préfère largement ça !

Pourquoi les Canadiennes sont aussi fortes en ski freestyle ?

Déjà car elles ont un très bon coach puis car elles ont une culture freestyle, un peu à l'image des Américaines, bien développée. Au Canada, il y a des stations où le " snowpark " fait partie intégrante, et depuis longtemps, de la pratique du ski pour Monsieur Tout-le-monde. C'est important d'avoir un beau " park " à présenter à sa clientèle basique. Forcément, quand depuis gamine, t'as accès à ce genre d'installation, ça donne envie d'essayer.

Et puis les Canadiens ont un bon " spirit ", ils ont un très bon mix entre l'entraînement, la rigueur, la compétition et le fun. Ils peuvent par exemple faire un stage de surf, 3 semaines avant le début de la saison, car ils pensent que ça peut leur faire du bien de se détendre et de penser à autre chose avant d'attaquer la saison de Coupe du monde. Ils ont vraiment la capacité d'être très pros et en même temps, de " switcher ", et de s'autoriser des moments de détente...et cela reste l'essence même de nos sports freestyle, alternatifs !

Est-ce qu'un homme avec ton niveau et ton palmarès aurait eu autant de mal à trouver des sponsors ?

Ba non...clairement non, c'est évident ! Je suis très très loin d'avoir signé des contrats qu'ont eu des garçons qui ont le même palmarès que moi. Mais ce n'est pas grave, encore une fois. J'avance, je suis plutôt positive, et aujourd'hui, je vais peut-être réussir une après-carrière qui sera largement plus couronnée de succès que certains de nos athlètes masculins qui ont bien brillé et ont signé de beaux contrats...mais n'auront peut-être pas la même capacité à se reconvertir. La roue tourne et je ne me compare pas !

Sur le circuit de la Coupe du monde, les femmes sont autant attendues que les hommes par les spectateurs ? Le Prize Money est-il le même ?

Non car nous on a la chance d'être tous sur le même format. Lorsqu'il y a une Coupe du monde de Pipe en finale, les spectateurs arrivent et ils vont voir le premier run des filles puis le premier run des garçons, le deuxième run des filles, le deuxième run des garçons donc finalement on est complètement mélangé.

Concernant le prize money, ça fait longtemps que c'est harmonisé pour les garçons et les filles sur la Coupe du monde car c'est la FIS (Fédération Internationale de Ski) et ils sont obligés d'avoir les mêmes règles pour tous leurs sports. Comme en ski alpin, cela faisait longtemps que c'était harmonisé donc nous depuis le début, pas de jaloux entre les deux sexes. Et puis sur les compétitions alternatives, type X Games, cela fait bien 7-8 ans que c'est le cas aussi.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Etvsport 63502 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines