Access (Saison 1, épisodes 1 à 3) : du rififi pour pas grand chose

La bonne bouille d’Ahmed Sylla suffit-elle à faire de Access une série à suivre ? Pas sûr. Disons que Access semble faire ce que Canal + a déjà fait avec la série de Eric Judor : Platane (dont une nouvelle saison va voir le jour). La comparaison est difficile car Access n’est pas suffisamment originale et/ou passionnante même si elle se regarde sans déplaisir pour autant. Créée par Moussa Sylla (4 par 3) et Thomas Pone, la série suit les aventures de Yanis, un jeune youtubeur qui veut devenir acteur. En alternant sketchs et quotidiens des personnages, Access tente la parodie de la vie d’un tel personnage. En vain. Si tout cela est clairement inspiré de la propre vie de Ahmed Sylla sur quelques points, la série n’est pas aussi efficace qu’elle ne le laisse transparaitre. Il y a pas mal de moments où Access passe plus de temps à brasser de l’air qu’autre chose. Pour autant, certaines séquences sont réussies (comme la petite fête au Diamant où les prix s’accumulent les uns avec les autres). Mais d’autres traînent en longueur (notamment sur ce running gag autour de l’argent qui devient par moment un brin irritant). C’est dans ce genre de moments que Access ne peut pas prendre de temps pour nous faire rire. L’écriture n’est pas toujours juste et les sketchs, sensés être comiques, ne le sont pas. Ils sont plus gênants qu’autre chose et c’est bien dommage.

ACCESS suit la vie et le travail de Yanis, jeune star d’Internet, dont le duo qu’il formait avec Tristan vient de prendre fin. Fraîchement recruté dans l’émission TV en perte de vitesse "Sketchs & Associés" et suivant avec intérêt l’ascension de son ex-partenaire au cinéma, Yanis n’a d’autres choix que de s’imposer au sein d’une nouvelle équipe qui lui cache difficilement son scepticisme et de conforter le choix d’embauche d’une productrice qui semble beaucoup (trop) miser sur lui…

J’aime bien la bonne bouille d’Ahmed Sylla mais je l’ai largement préféré au cinéma dans Chacun pour Tous, que dans ce mélange souvent indigeste des coulisses d’une émission à sketchs. Access tente clairement de s’inspirer de 30 Rock (qui est un peu la même histoire sur les coulisses d’une émission du genre), sauf que la France a bien du mal à avoir le savoir faire américain en la matière. Je dois avouer que je ne comprends pas du tout la volonté de C8 (même si c’est probablement celé de produire leur première création originale). Le mélange entre réalité et fiction ne permet pas toujours de se laisser prendre au jeu et peu rapidement perdre le téléspectateur d’autant plus que les séquences de l’émission Sketchs et Associés sont probablement ce qu’il y a de pire dans Access. Je comprends que l’on est dans une parodie mais une parodie est sensée être drôle, non ? Le concept n’est pas suffisamment bien écrit et aucun de ces trois épisodes ne permet de réellement comprendre la finalité de la chose. Malgré la volonté de proposer une fiction différente (et peut-être plus originale en surface que la plupart des séries françaises proposées sur les chaînes gratuites), Access manque de panache et de séquences où l’on ose clairement. Car même dès que la série va sur des terrains glissants, on passe la moitié de l’épisode à conjurer le sort avec des excuses et une morale bidon. Dommage.

Note : 3/10. En bref, malgré un concept intéressant sur le papier et la présence du très sympathique Ahmed Sylla, Access est un échec sur bien des points malgré le fait que cela puisse aussi se suivre sans trop de déplaisir. Dommage.