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Critique Ciné : Un Homme Pressé (2018)

Publié le 13 novembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Un Homme Pressé // De Hervé Mimran. Avec Fabrice Luchini, Leïla Bekhti et Rebecca Marder.


Parler d’AVC n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile. Hervé Mimran (Tout ce qui brille, Nous York, Comme t’y est belle) retrouve alors Leïla Bekhti avec un sujet beaucoup plus complexe. Fabrice Luchini quant à lui montre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent dans sa façon d’interpréter Alain Walder, cet homme d’affaires respecté et brillant, avide de boulot depuis le décès de sa femme. Il y a quelque chose de très touchant dans cette histoire à quoi je ne m’attendais pas nécessairement et même si la résolution est un peu prévisible et facile, Un Homme Pressé sait très bien nous surprendre. Le film est inspiré de l’histoire vraie de Christian Streiff, ancien PDG de PSA Peugeot Citroën, victime d’un AVC en mai 2008 et qui s’est retrouvé dans l’incapacité de formuler des phrases cohérentes. Mais Fabrice Luchini dans sa façon d’interpréter le personnage parvient à véhiculer de la joie et du rire, même bégayant, trébuchant, etc. L’acteur est clairement celui qui pousse ce film vers le haut alors que la mise en scène de Hervé Mimran n’est pas forcément brillante et se fond dans la masse des comédies françaises qui peuvent chaque année dans notre pays. La tendresse qui se dégage du personnage de Jeanne, incarnée par Leïla Bekhti est là aussi intéressante. Elle apporte une sagesse et une douceur qui vient apporter un véritable équilibre face au personnage d’Alain.

Alain est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps. Dans sa vie, il n'y a aucune place pour les loisirs ou la famille. Un jour, il est victime d'un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne, une jeune orthophoniste. À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaître et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.

Un Homme Pressé tente alors de mettre en scène la reconstruction d’un homme qui perd tout le jour de son AVC et qui va tout faire pour que tout le monde le voit encore comme l’homme de la situation. Pour autant, le film perd par moment son temps sur des détails inutiles et manque aussi parfois de rythme. C’est bel et bien là le souci même si le roman (que je n’ai pas lu), est apparemment aussi intéressant que le film. Un Homme Pressé c’est aussi un film sur la rédemption, laver son passé afin de construire un futur. J’aime beaucoup l’idée même si le scénario n’est pas toujours juste et qu’il laisse entrevoir quelques moments de paresse dans l’écriture. Un Homme Pressé n’est donc clairement pas là pour révolutionner le cinéma français mais il permet de voir un Fabrice Luchini très en forme une fois de plus dans un rôle qui lui sied à merveille donc pourquoi bouder son plaisir. La vie n’est pas solide comme un roc et c’est justement là que Un Homme Pressé s’en sort le plus, dans cette démonstration du fait que l’on est si peu sur terre qu’un jour tout peut basculer et qu’il n’est pas facile de se reconstruire. Pour avoir vu l’AVC de très prêt dans ma propre famille, je dois avouer que Un Homme Pressé m’a peut-être plus parlé qu’à d’autres.

Note : 5.5/10. En bref, une comédie dramatique sympathique, paresseuse mais joyeuse avec un Luchini en forme.


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