Les fortifications ont été découvertes dans le quartier Vieux-Québec de la ville de Québec. (Ministère de la Culture du Québec)
Des ouvriers du bâtiment sont tombés sur la base d'une palissade construite en 1693 lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Le rempart de Beaucours fut le dernier d'une série de murs, de redoutes et de batteries mise en place sur plusieurs années. Tout cela fut construit à la hâte après que les troupes britanniques eurent envahi la capitale de l'Acadie, Port Royal, dans l'actuelle Nouvelle-Écosse, en 1690.
Nommée d'après l'ingénieur qui a supervisé la construction, le rempart de Beaucours comprend les premières versions des portes de Saint Louis et Saint Jean, ainsi que deux forts en pierre pour augmenter les points de tir du côté ouest de Québec.
On estime que jusqu'à 500 personnes ont travaillé sur le mur qui protégeait les 800 colons vivant à Québec.
Jean-Yves Pintal, directeur des archéologues pour ce projet, rapporte que ce fut un investissement considérable: "Ils ont décidé d'investir beaucoup d'argent pour protéger Québec en tant que cité européenne. Aussi, presque 15% du budget du Nouveau Front a été consacré à la construction de ce mur, qui fut le premier vrai rempart à protéger le flanc ouest de la ville de Québec à cette époque."
La construction de murs en pierre a commencé environ dix ans plus tard, ce qui fait que l'emplacement originel du mur en bois a été oublié pendant des siècles jusqu'à ce qu'une poutre de 20 mètres de long soit découverte à la fin du mois d'octobre 2018.
Les équipages travaillant dans la rue Sainte Ursule ont immédiatement compris qu'ils avaient trouvé quelque chose d'ancien, mais ne savaient pas exactement à quoi elles faisaient face.
Pintal s'est dit surpris de constater que le bois était particulièrement bien conservé sous les couches d'argile. Des fouilles minutieuses ont révélé d’épaisses poutres en bois, renforcées par des planches transversales allant jusqu'à environ deux mètres, ainsi qu'un autre mur plus mince. Les espaces devaient être remplis de terre afin d'absorber les impacts de balles et de boulets de canon.
Le défi que Pintal et son équipe doivent maintenant relever consiste à retirer le bois saturé d’eau de l’argile avant qu’il ne gèle et ne soit endommagé. Si nécessaire, ils installeront des chauffages et des abris temporaires sur le site pour enlever les fortifications. Une fois que le bois sera séché, processus qui prendra deux ans, le mur sera reconstruit et exposé.
Merci à Yann pour l'info !
Sources:
- CTV News: "Fortifications from 1693 uncovered in Quebec City"
- Radio-Canada: "Des fortifications de 1693 découvertes en excellent état à Québec"
Plus d'images de la découverte:
La palissade est toujours en excellent état parce qu'elle se trouvait dans la glaise. Il faut toutefois l'excaver rapidement pour éviter le gel. Photo : Courtoisie/Michel Élie
Une vue aérienne des fortifications de 1693.
La découverte fait 20 mètres de longueur.