Magazine Info Locale

L’eau : bien commun de l’humanité, vendue aux intérêts privés

Publié le 25 novembre 2018 par Puissancesete @FrancoisLiberti

L’eau : bien commun de l’humanité, vendue aux intérêts privésUne grande refondation est indispensable pour préserver, traiter et gérer ce bien public, qu’est l’eau, dans un esprit de justice et solidarité.

C’est à partir de cette réalité qu’il convient d’appréhender ce dossier pour la ville de Sète.

Privatisé en 1984 par la municipalité de droite, présidée par Y Marchand, le service de l’eau potable, concédé durant 31 ans à la CGE d’abord, Veolia ensuite, et depuis 2017, géré par la SEMOP, dont l’actionnaire majoritaire est le groupe Suez.

Les eaux usées et l’assainissement, de compétence « agglo », ont été privatisés en concession service au groupe Suez également.

Cette situation de monopole n’est pas sans conséquence pour la ressource sur le prix facturé à l’usager, pour l’entretien des équipements nécessaires à la distribution, la qualité de la ressource et l’investissement (renouvellement des réseaux, stations de traitement).

3 caractéristiques se dégagent de cette longue période et tout particulièrement, ces dernières années.

  1. Diminution des moyens humains affectés au service et opacité sur les couts de ce service

  2. Augmentation de la facture à l’usager sans interruption depuis 2002. Par ex : 13.30% pour 2015 et 15.32% pour 2016

  3. Mauvais état des réseaux engendrant des surcouts dus aux fuites ainsi qu’une déperdition de la ressource.

L’audit commandé par la ville sur le service de l’eau potable réalisé par le cabinet Espelia, en date du 22 avril 2016, révèle que les moyens mis en œuvre sont généralement peu détaillés dans les rapports annuels du prestataire, présentés en Conseil Municipal, que les charges facturées à l’usager sont réparties à l’échelon national, régional, et que l’on ne peut identifier les charges réelles du service.

Les élus de l’opposition, pour leur part, ont décrypté cet état de lieux, dénoncé l’immobilisme, fait des propositions pour le retour à une gestion publique en régie. Propositions qu’ils ont même été portées à l’échelon national par la proposition de loi, présentée par Jean-Luc Bou.

Le non-renouvellement avec Veolia pour l’eau potable en 2017, a-t-il changé les choses ? pas vraiment !

Quelque peu ébranlée par nos révélations, celles de la CRC et de l’audit de 2016, la municipalité Commeinhes a fait le choix d’une gestion par une SEM (SEMOP Eau d’Issanka) dont l’actionnaire majoritaire, est désormais Suez. A l’agglo, c’est le même groupe Suez, qui par la concession service, gère l’assainissement et les Eaux Usées.

Comment a évolué la facture ?

Entre 2014 avec Veolia et 2017 avec la SEMOP, pour un usager lambda à la consommation moyenne de 140m3 d’eau consommés annuellement, sa facture a augmenté de 130.41 €. Pour 2018, il prendra encore + 8% d’augmentation sur sa quittance. Les prévisions affichées pour 2019 et 2020, seront à la hausse.

Quant aux investissements pour rénover un réseau et réduire les fuites, le taux de renouvellement ANNUEL prévu à 0.6% pour l’assainissement et 1% pour l’eau potable, est très largement insuffisant pour rattraper le retard et les extensions dues à l’urbanisation. Le taux préconisé par les agences de l’eau est de + 2% annuels, taux préconisé pour rattraper le retard UNIQUEMENT. L’urgence se pose là…

Le refus de s’engager dans une vraie gestion publique est particulièrement préjudiciable à l’heure où il faut protéger plus que jamais la ressource, et en même temps sortir ce bien public de cette marchandisation à outrance.

Comme nous l’avons démontré, tout reste à faire dans notre ville.

Et vous qu’en pensez-vous ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Puissancesete 10738 partages Voir son profil
Voir son blog