Magazine Cinéma

[Critique] Searching

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Searching

[Critique] Searching
Alors que Margot (Michelle La), 16 ans, a disparu, l’enquête ouverte ne donne rien et malgré les heures décisives qui s’écoulent, l’inspectrice chargée de l’affaire (Debra Messing) n’a pas le moindre indice. Le père, David (John Cho), décide alors de mener ses propres recherches, en commençant par là où personne n’a encore regardé : l’ordinateur de sa fille.

Présenté à Sundance en début d’année, Searching est un thriller américain réalisé et co-écrit par Aneesh Chaganty, qui signe là son premier long-métrage. Au-delà de son intrigue haletante, le film séduit essentiellement par sa forme originale et attrayante.

L’intégralité de l’histoire nous est effectivement racontée à travers des écrans numériques tels que des ordinateurs, des téléphones portables ou encore des caméras de surveillance. Un concept profondément moderne qui, en plus de ne pas être un vulgaire artifice, évite avec brio deux des principaux écueils de l’exercice : l’indigestion d’informations visuelles et l’essoufflement de la mécanique. Un exploit rendu possible par l’approche graphique résolument minimaliste et dynamique, bien sûr, mais aussi par la formidable implication dramatique de John Cho. Au caractère glacial du traitement informatique, l’acteur américain oppose en effet la sensibilité touchante de son personnage. Sans basculer dans l’hystérie, le comédien parvient à brosser le portrait d’un père bouleversant de sincérité. Il ne faut d’ailleurs que les premières minutes du récit pour se prendre d’affection pour la petite famille. Un élément bien entendu déterminant pour assurer à la suite de l’histoire tout l’impact émotionnel qu’elle mérite.

[Critique] Searching
La dimension formelle ne demeure toutefois pas l’unique atout du long-métrage puisque, malgré la simplicité de l’histoire, le scénario se révèle aussi diablement efficace. Riche en rebondissements, il s’appuie intelligemment sur l’abondance technologique de notre société (Google, Youtube, Facebook, Instagram, Twitter, FaceTime, iMessage, Mail…) pour distiller au compte-gouttes ses révélations. Alors certes, toutes ne brillent pas forcément par leur subtilité, mais elles contribuent néanmoins à renforcer la profondeur du récit. Ainsi, le film ne nous donne pas seulement à voir un père devant faire face à la disparition de sa fille, mais également un père prenant progressivement conscience qu’il ne connaissait pas son enfant aussi bien qu’il le pensait. De quoi rendre l’enquête encore plus passionnante, chaque découverte complétant les pièces du puzzle. En filigrane, le script propose aussi une réflexion intéressante sur l’envahissement de la technologie et ses conséquences, mettant notamment joliment en évidence le paradoxe entre surconnexion virtuelle et solitude réelle.

Puisant sa force dans sa mise en scène originale faisant la part belle aux nouvelles technologies, Searching dépasse donc la simplicité de son histoire pour délivrer un thriller captivant de bout en bout. Porté par un John Cho impliqué comme jamais, le film ne déçoit que par le caractère un poil excessif de certains de ses rebondissements. Une excellente surprise !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wolvy128 10317 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines