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Capter la beauté des femmes, c’est le défi de la photographe Camille Vivier pour Wacoal

Publié le 28 novembre 2018 par Larrogante

Il se passe quelque chose en dessous, ou plutôt, avec nos dessous. Quand une très belle marque de lingerie japonaise, Wacoal, fait appel à Wise Women, un cercle de femmes engagées dans la culture et la création, cela donne des collaborations avec des artistes femmes au talent époustouflant, sachant capter la beauté des corps et transmettre des messages puissants.

Car oui, à l’heure du #MeToo et de la liberté d’expression féminine, qui d’autre que l’artiste photographe, peintre ou vidéaste pour exprimer autrement que par les mots, nos idées ? Nous avons donné la parole, pour cette interview, à Camille Vivier. Si vous ne la connaissez pas encore, c’est le moment de découvrir sa touche, ses lumières tirés de films, ses inspirations pleines de vie et de poésie.

À ses côtés, plusieurs grandes artistes, Inès Longévial, Apolonia Sokol, Célia Nkala, Leslie David et Alice Guittard, ont dit oui aussi à ce projet artistique nommé « Capture Beauty », exposé à la Villa Rose (84 rue d’Amsterdam, Paris 9e) dès le 8 mars 2019, pour la journée des droits des Femmes. C’est le fondateur collectionneur d’art de la marque Wacoal, Koichi Tsukamoto, qui a eu l’idée de les réunir, et de leur donner carte blanche pour parler beauté et féminité.

À mon avis, en lisant cette interview et en découvrant un peu plus les coulisses de créations de Camille Vivier avant, pendant et après un shooting, vous serez sous le charme.

Capter la beauté des femmes, c’est le défi de la photographe Camille Vivier pour Wacoal
Camille Vivier – Wacoal x Wise Women

Bonjour Camille, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Camille Vivier : Bonjour, je suis photographe, j’habite à Paris, je travaille à la fois dans le champs de la mode et de l’art.

Comment es-tu devenue photographe ?

Camille Vivier : Je faisais des études artistiques (à Paris 1, aux Beaux-Arts de Grenoble puis à Saint Martins). Entre deux écoles j’ai fait un stage au magazine Purple. Ça m’a orienté vers la photographie qui m’a semblé le medium le plus direct et le plus adéquate pour m’exprimer. J’avais envie de quelque chose de très immédiat et le support des magazines était alors un vrai espace d’expérimentation, à la fin des années 90.

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Pour quels magazines ou dans quel cadre réalises-tu tes séries photo ? 

Camille Vivier : Je travaille pour des magazines assez divers comme Dazed and Confused, InterviewNuméro, Purple, Pylot et des magazines plus confidentiels aussi qui sont avant tout des magazines d’images, de photographie. Ce ne sont pas nécessairement des séries de mode ; ça peut-être des séries plus personnelles ou qui seraient dans la continuité de mon travail personnel.

Comment pourrais-tu décrire ton style artistique ? Qu’est-ce que tu te permets et qu’est-ce que tu n’oserais jamais envisager en photographie ?

Camille Vivier : Je ne saurais pas trop décrire mon style. Personnel, féminin probablement ? Mais qui emprunte à un certains nombres de photographes du passé mais pas que, au cinéma aussi, voir même à la photo vernaculaire. Je ne me permettrais pas de mettre quelqu’un dans une situation qui l’embarrasse, ou d’être dans une forme de réappropriation culturelle ou tout simplement de faire quelque chose auquel je ne crois pas, qui n’a pas de sens.

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Le corps des femmes a une place centrale dans ton travail, pourquoi ?

Camille Vivier : Parce que c’est intéressant de travailler sur le genre, le nu c’est un sujet classique qui peu paraître un peu désuet, je trouve qu’il y a plein de façons de réactiver des sujets classiques. Il y a évidemment le côté sculptural du corps, la façon dont il prend la lumière, les analogies possibles entre un corps et une forme inanimée : une architecture, un objet et l’ébauche d’une narration dans ces correspondances à la fois formelles et intellectuelles.

Mais au-delà du travail sur le corps, c’est un travail de portrait de femmes d’une époque et c’est aussi bien sûr une façon d’affirmer la féminité de façon frontale, sans artifice, les femmes que je photographie ont toute quelque chose de puissant. C’est une forme de résistance.

Capter la beauté des femmes, c’est le défi de la photographe Camille Vivier pour Wacoal
Camille en plein shooting pour Wacoal – « Capture Beauty »

Quel est ton quotidien ? Quand tu ne fais pas de photos, que fais-tu ?

Camille Vivier : Je travaille un peu tout le temps, je fais des recherches, je lis, j’écris, j’écoute de la musique ; je fais les choses du quotidien, je m’occupe de mes enfants…

Tu viens de signer une collaboration avec la superbe marque Wacoal, comment ça s’est déroulé ?

Camille Vivier : Je pense que c’est précisément ce travail sur le corps féminin qui les a motivé à me demander, ainsi que mon travail de lumière. J’ai accepté car je trouvais le projet intéressant de donner sa vision de la beauté ; et c’est pour une bonne cause puisque les œuvres seront réunies lors d’une exposition caritative « Capture Beauty » à partir du 8 mars 2019 à la Villa Rose à Paris pour soutenir les jeunes générations de femmes artistes.

Quelle est ta définition de la beauté ? 

Camille Vivier : Je trouve que quelque chose est beau quand il y a de la poésie ou de l’intelligence.

Que penses-tu de mettre en photo et en lumière la lingerie ? Est-ce difficile, un challenge ?

Camille Vivier : Oui c’est difficile, on associe trop le charme et la suggestion à la lingerie alors que c’est avant tout pour servir les femmes. Certaines marques comme Wacoal ont bien compris cela.

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D’ailleurs, quelle est la place de la lumière dans ton travail ?

Camille Vivier : Une place importante, c’est un travail qui se rapproche de la sculpture. De la scénographie. C’est à la fois un travail sur le volume et l’espace. Je m’intéresse autant à l’ombre qu’à la lumière.

Quel(le)s autres photographes ou artistes aimes-tu suivre ?

Camille Vivier : Il y a énormément de photographes que j’aime aujourd’hui. J’adore le travail de Friedl Kubelka qui a monté une école de photo et cinéma à Vienne, j’aime aussi Barbara Hammer, Cindy Sherman, des photographes qui ont une pratique éditoriale aussi en plus de leur travail personnel  comme Léna Emery ou Paul Kooiker, Feng Lee.

Comment prépares-tu un shooting ?

Camille Vivier : Je fais des recherches en amont qui me permettent de définir un cadre tout en laissant une place au hasard.

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Je suis tombée amoureuse de cette photo, peux-tu me décrire les à-côtés ? Comment ça s’est passé ? 

Camille Vivier : Merci, c’est une photo pour 10 magazine. La modèle s’appelle Rose, le styliste a eu cette jolie idée de lui coller des pétales sur les yeux. Il y a quelque chose de surréaliste et d’inquiétant à la fois ainsi qu’une forme d’irrévérence que j’aime bien.

Vous pouvez suivre Camille Vivier sur son compte Instagram, et retrouver la superbe marque de lingerie Wacoal sur leur site


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