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je marche dans la parole plurielle

Publié le 02 décembre 2018 par Pjjp44
je marche dans la parole plurielle
"Je marche dans la parole plurielle
d'un pays de haut vol
qui m'enveloppe au-delà de moi-même
dans l'ivresse des paluds et les vents

En ce théâtre de grèves et de dunes

aux rappels incessants des vents et des lunes
la mer ravale sa bave
dans une épilepsie de baleine

Errer, les sens et le corps en éveils

Bretagne que je cherche
avant de me perdre dans ce monde
d'antiquaires, de folkloristes

Sur la grève la nuit des veuves de marins

déambulent dans le silence, s'évaporent à l'aube
les marées emportent leurs pas
les vents leurs douleurs

La vie se mesure dans le hard rock permanent

des vagues au tumulte des talus bas
des chemins languissants
aux cahotements de charrette invisible

La coagulation de l'hiver

l'apoplexie des fermes retiennent le temps
avec la cornemuse des goélands
quand se taisent les grandes orgues des tempêtes

Les pierres imitent les animaux la  nuit

chaque taillis semble avancer sournoisement vers soi
les roseaux comme de fines flûtes de cristal
captent les vents dans un silence chantant

Une oie sauvage surgit des entrailles de la tourbe

pour filer droit dans un rai de lumière
ange facteur qui livre au ciel
la supplique des suicidés

Les mouvances des vagues ne sont-elles

que des prières perpétuelles?
revenir ici dans le vacarme sourd et continu
écouter la longue respiration du monde

Je marche dans la parole plurielle

d'un pays de haut vol
qui m'enveloppe au-delà de moi-même
dans l'ivresse des paluds et des vents"
Louis Bertholom "Bréviaire de sel"

je marche dans la parole plurielle

"Nulla dies sine linea." Horace

Prendre (arracher) le temps

   saisir (sauter sur) l'occasion
   mettre en scène...
un cérémonial qui n'appartient qu'à moi m'aime
et qui d'ailleurs n'aurait aucune utilité chez mon Albert Régo.
Tant qu'il y aura de l'encre à couler dans l'armor
et ses peines
Askell!  Askell!
les ailes du vent debout.
Je veux m'écrire à la pluie noire des seiches,
au pollen des abeilles drapées de noir.
J'entends les murmures, les colères, l'aber
noster 
et je me demande
d'où vient le vent
qui cogne dans cette cornemuse
à filer le bourdon
le dimanche soir en demi-saison,
où je me demande
lec'h all
si  l'âme a toujours autant d'amertume ?
lec'h all
si le noroît courbe aussi les arbres ?
lec'h all

je marche dans la parole plurielle

   photos: Marc Racineux



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