Suite à la sortie du titre Sauvage, Mahrnie a répondu à nos questions.
Bonjour Mahrnie, merci du temps accordé pour le blog « LBCMusique » : Comment pourrait-on présenter Mahrnie ?
Artiste pourrait être le bon mot!
Tu as récemment sorti le clip Sauvage, où l’on voit deux personnages : un qui est meurtri par les ronges d’un autre personnage plus « violent », « agressif ». Quels ont été tes inspirations ?
J’ai toujours aimé le cinéma expressionniste allemand des années 20, que l’on retrouve d’ailleurs dans mon film préféré La Nuit du Chasseur, unique film du génie britannique Charles Laughton. Dans ce film parfait, il y a tout! Le conte qui se mélange au film noir, au thriller, au fantastique, mes genres préférés. Sans en avoir eu conscience, j’ai réalisé après coup l’influence toujours aussi grande de ce film dans mon travail en général. Je voulais réaliser un clip très fort visuellement, encore plus fort que le texte, et qui emmène la chanson encore plus loin. Malheureusement, faute de budget, j’ai confectionné mon clip seule, et je n’ai pas pu bénéficier d’un chef opérateur qui aurait pu me faire l’esthétique souhaitée mais j’ai essayé de travailler la photo comme je l’ai pu!

Je voulais que l’ombre et la lumière s’affrontent, et que cela symbolise deux forces qui pourraient influer sur les différents personnages. Celui que j’ai appelé la « warrior », cette femme très maquillée, a quelque chose de très théâtral, expressionniste, un jeu plus poussé que les autres personnages qui eux, sont plus nuancés. Il y a aussi l’influence de l’école caravagesque, ce mouvement en peinture, qui montre des scènes fortes aux contrastes poussés, par la maitrise du clair-obscur, ou le fameux chiaroscuro que j’ai toujours aimé faire ressortir dans l’estéthique de mon travail. Je n’aime pas les clips qui se contentent d’accompagner une chanson, de la promouvoir. Pour moi, un clip doit être une oeuvre à part entière, un film. Et la chanson, peut-être vue comme une bande son.
En t’écoutant, j’ai ressenti une écriture engagée, féminine. Pourrais-tu me dire la démarche entreprise pour ce titre ?
J’ai écrit Sauvage lorsque l’affaire Weinstein a éclaté, il y a un an environ. J’ai passé beaucoup de temps à lire les témoignages, relever les accusations, j’ai évidement suivi le mouvement #metoo, et j’ai décidé de reprendre une chanson que j’avais écrite mais dont je n’étais pas satisfaite d’un point de vue paroles, pour traiter des violences faites aux femmes, du corps des femmes, de la domination masculine et de la force féminine. Ça n’était pas envisageable de ne pas parler de ce sujet au sein même de mon EP qui est très féministe et militant!
Ce single, est extrait de ton premier EP : comment s’est porté ton projet (composition, tournage, production) ?
A mon retour de Londres, en 2016, et après avoir développé des centaines de chansons, j’ai pris le temps de me questionner sur ce que j’avais vraiment envie de dire, que ce soit à travers les paroles ou la musique.
J’ai passé du temps à écrire de nouveaux textes, composer la musique et j’ai eu envie de travailler un EP, pour enfin sortir quelque chose! J’ai fait une rencontre déterminante, celle de mon producteur- réalisateur (Emmanuel Emo) qui m’a suggéré de me mettre à la production, ce que j’ai fait. J’ai donc produit plusieurs titres, on en a sélectionné quatre. Ensuite, il a repris ce que j’avais fait pour le peaufiner, l’embellir et on a travaillé ensemble sur cet EP. Je l’ai auto-produit, j’ai réalisé seule mon clip, ainsi que tout le support promotionnel qui va avec (photos, etc…).
Pourrait-on aussi s’attendre à une écriture tout aussi engagée ?
Tout l’EP est engagé et militant oui, car c’est ce que je suis.
A quels prochains événements pourra-t-on te retrouver ?
Du live prochainement et la sortie de l’EP!
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