C’était déjà le titre d’une brochure que nous avions fait paraître en 1981 où nous commencions par dire « vivre c’est parvenir à articuler la jouissance à court terme avec l’investissement à long terme ».
Que pouvons nous observer brièvement :
Précarité croissante des gens, qui se sentent de moins en moins considérés par un pouvoir de technocrates pas formés à réguler la diversité et faire des compromis, car éduqués au confort, derrière des écrans et la certitude d’être à l’abri de tout.
Ecrans hyper présents qui distillent des nouvelles difficilement contrôlables à la vitesse de l’éclair, ce qui amplifie la difficulté à opter pour des mesures à court terme intégrant le moyen et le long terme.
le slogan « gérer en même temps les fins de mois et la fin du monde », est typiquement aussi utopique que le fameux « il est interdit d’interdire ». Pourtant il pointe parfaitement ce qui est en jeu : pouvoir prendre en compte le temps.
C’est sans doute le non accord sur les échelles de temps appropriées qui contribue à rendre la crise que nous vivons durable.
Macron est impuissant car il est discrédité en tant que maître des horloges.
Pouvoir vivre demande la CFDT ! Bien, mais combien de temps se demandent secrètement les préoccupés de la planète. Or sans réponse partagée à cette question, il n’y a aucune issue satisfaisante à attendre.
Nous avons besoin de cadrer pour chaque problème l’horizon temporel
Minimum 30 ans pour imaginer parvenir à des mesures appropriées
- 5 ans sans doute pour arrêter définitivement l’accroissement entre les plus riches et les plus pauvres, pour rééquilibrer les recherches vers des domaines ayant l’accord des citoyens, pour amorcer le retour de l’espoir parce que qu’on aura su prendre les premières mesures permettant d’atteindre les objectifs à plus long terme de façon non discutable.
- 10 ans pour amorcer de façon significative notre consommation de CO2 en isolant tous les bâtiments.
- 15 ans pour nous passer de la voiture dans tous les centres ville et mettre en place un réseau de mobilité digne de notre époque.
- 20 ans pour avoir pour tout le monde de vrais véhicules de déplacement optimisés polluant le moins possible et un nouveau réseau de transports performant incluant toutes les formes de mobilité.
- 25 ans pour construire l’autonomie alimentaire des grandes villes.
- 30 ans pour mettre en place une éducation digne de ce nom où chacun a une place et aura appris à coopérer.
- 60 ans sans doute pour l’autonomie industrielle.
J’arrête là pour susciter le débat sur ces échelles de temps