Netflix continue de produire des séries dans notre pays et cette fois-ci, c’est avec l’une des scéaristes de Connasse que Netflix s’associe afin de nous raconter les aventures « coeur, cul, etc. » d’une jeune femme parisienne. Le vrai problème de Plan Coeur c’est que Noémie Saglio (Connasse, Telle Mère Telle Fille) et Julien Teisseire (Profilage, Piégés, Camping Paradis) ne semblent pas vraiment vouloir raconter quelque chose ou bien se contentent de faire des trucs ennuyeux pour brasser du vide jusqu’à plus soif. Au fil des épisodes, la série utilise des éléments qui tentent de donner au téléspectateur l’impression que la série n’est pas perdue mais quand on sait que Plan Coeur était au départ un script de film, développé par la suite en série, on comprend tout de suite le problème. La série créée alors des situations, qui manquent cruellement d’humour avec des personnages filiformes et risibles qui donnent plus envie de bailler que de réellement rire à gorge déployée. Sans parler de la façon dont la série dépeinte la femme, souvent réduite à rien, avilie par l’homme qu’elle aime. Cette comédie romantique légère est justement trop légère. Mais si sur le fond c’est plus réussi que la première saison de Marseille (la première production hexagonale de Netflix), je ne vois pas vraiment d’ingrédients à retenir de cette première saison.
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La série tente aussi d’être universelle dans sa façon d’aborder des thématiques qui sont dans l’air du temps sur les relations amoureuses. En vain. Cette comédie, qui se veut jeune, branchée et surtout très française, vacille au milieu du premier épisode dans tout un tas de situations clichés, sans parler de ce côté parisianisme « carte postale » qui devient plus désobligeant que réellement engageant. Si la rom com à la française n’est pas morte et que durant cette courte saison certains épisodes sont un peu plus frais que d’autres, Plan Coeur ressemble surtout à une production fauchée qui n’a pas les ambitions qu’elle aurait pu avoir. Le casting notamment, qui n’est pas totalement raté, n’arrive jamais à élever un scénario bien trop plat créant des situations pas toujours très efficaces. Si certaines scènes savent devenir drôle (les textos ouvrant le premier épisode par exemple), d’autres deviennent assez problématiques (le surnom d’Elsa dans l’épisode 1.03, la réalité augmentée dans l’épisode 1.06). Mais Plan Coeur aime la modernité de son récit et l’embrasse et c’est une façon comme une autre de s’éloigner aussi des rom com françaises qui se ressemblent toutes un peu trop.
Il y a donc quelques qualités tout de même dans Plan Coeur si l’on creuse en profondeur mais les dialogues ne semblent jamais creuser grand chose. On se retrouve alors avec un scénario ras les pâquerettes et manquant cruellement de subtilité. Au fond, Plan Coeur manque aussi de réflexion sur l’état des personnages et leurs situations diverses. Tout est bien trop pris au premier degré, ce qui casse aussi l’humour de la série, dont les rares blagues tombent à plat. Car elles sont mal placées et/ou mal amenées. Le retournement de situation final de la saison n’engage pas forcément à voir une hypothétique suite. La mièvrerie dont fait preuve la série devient donc problématique et l’on ne peut pas vraiment croire à la vie sentimentale de ces personnages. Sans parvenir à créer une forme de suspense, Plan Coeur s’égare alors rapidement et ne restera pas dans les annales de la rom com à la française. La modernité n’est pas forcément une mauvaise chose mais tout est bien trop réchauffé et ressemble déjà à ce que l’on a pu voir précédemment dans de petites productions hexagonales. Dommage car Plan Coeur avait un potentiel monstrueux mais rien n’est fait pour nous donner envie de réellement apprécier le tout.
Note : 3/10. En bref, une comédie romantique à la française qui se veut branchée et moderne mais qui devient rapidement risible et ennuyeuse. Dommage, le point de départ n’était pas mauvais mais en étirant sur autant d’épisodes une intrigue prévue au départ pour un film, on ne peut que tomber sur un os.