Bruno Questel.©JCH
Bruno Questel, député de l’Eure, successeur de François Loncle dans la 4e circonscription de ce département, a été victime de pressions et de menaces, de la part d’une quarantaine de gilets jaunes venus devant son domicile de Bourgtheroulde (27), ville dont il a été maire pendant longtemps et dans un canton qu’il représente au conseil départemental.La soirée avait débuté par une réunion publique tenue en fin d’après-midi, ce vendredi, à Louviers dans le quartier de Maison rouge. C’est là qu’il a dû notamment répondre aux questions de quatre avocats venus l’interpeller sur la réforme de la justice voulue par Nicole Belloubet, ministre de la justice et garde des sceaux. Lui-même avocat, Bruno Questel nous a raconté avoir répondu calmement à toutes les interrogations des hommes et femmes à la robe noire même si l’une d’entre elles a tweeté qu’elle avait réussi à « pourrir » la réunion du député ! Il existe sans doute d’autres moyens pour faire connaître son opposition à un projet de loi.
Le pire était à venir. Rentré chez lui, assez tard, donc, sa famille et lui-même ont été sortis du domicile par des tirs de fusil manifestement destinés à susciter inquiétude voire angoisse. Des cartouches ont d’ailleurs été retrouvées qui permettront peut-être aux enquêteurs de remonter jusqu’aux tireurs. Bruno Questel, comme d’autres députés du groupe La République en Marche, a donc été menacé parce qu’il appartient au groupe majoritaire à l’assemblée et soutient le gouvernement par ses votes. C’est évidemment scandaleux et déplorable. On peut ne pas être d’accord avec la politique conduite par l’exécutif (1), cela ne justifiera jamais le recourt à des méthodes violentes ou fascisantes destinées à intimider un élu. Bruno Questel, un homme d’expérience, a porté plainte à la gendarmerie d’autant que plus tard après les faits narrés ci-dessus, une quarantaine de gilets jaunes sont venus devant sa porte pour lui dire leur façon de penser…
Ces méthodes, soyons clairs, sont des méthodes dont l’extrême droite, si elle n’en détient pas l’exclusivité, est adepte. J’espère que l’on saura, dans les semaines qui viennent, qui a menacé le député de l’Eure. Ce dernier continuera, il nous l’a confié, à suivre sa ligne de conduite. Les menaces de mort, anonymes, les coups de fusil (en l’air pour l’instant !) et les insultes verbales n’appartiennent pas au registre démocratique. L’agression contre Bruno Questel est donc bien une attaque et un chantage à l’égard d’un élu de la nation. L’idée d’un referendum révocatoire, à la mode dans les récentes manifestations, n’est rien d’autre qu’une copie des régimes sud-américains (Venezuela, Bolivie etc.) dont le degré de violence dépasse largement celui des dernières semaines en France. Est-ce cela que nous voulons ? J’en doute.
(1) Emmanuel Macron a reconnu avoir été blessant…et maladroit dans son expression. C’est bien le moins qu’il pouvait faire. L’arrogance et le mépris reconnus par tous ne sont pas admissibles de la part du Président de la République. Il a promis de changer de gouvernance ? On le jugera à l’épreuve des faits.