Critique Ciné : Le Gendre de ma Vie (2018)

Le Gendre de ma Vie // De François Desagnat. Avec Kad Merad et Pauline Etienne.

François Desagnat s’inspire avec Le Gendre de ma Vie de plusieurs comédies américaines connues comme Mon beau père et moi ou encore Cray Stupide Love. C’est une histoire assez maladroite qui nous est contée de façon maladroite aussi par la même occasion. Difficile d’ailleurs de trouver quoi que ce soit de réellement étonnant dans ce film alors qu’il était clairement prévu pour raconter d’autres choses s’il s’en était donné les moyens. L’histoire suit alors son cours avec une mécanique assez médiocre, celle d’un téléfilm de prime-time pour la télévision française alors que dans le fond, le sujet aurait justement pu toucher d’autres idées plus intéressantes. En flirtant souvent avec le ridicule, Le Gendre de ma Vie perd en nuance et alors sa résolution est tout aussi ratée que le précepte de départ. La rencontre à l’aéroport, ouvrant plus ou moins le film, est déjà signe du problème que l’on va rencontrer par la suite. L’écriture est alors superficielle et fainéante, ce qui donne lieu à des gags ennuyeux voire même irritants dans un univers qui avait pourtant le potentiel de donner libre cours à l’imagination des scénaristes. Le Gendre de ma Vie laisse alors Kad Merad tourner en roue libre, avec à ses côtés une Julie Gayet potiche (et la petite blague qui n’est pas sans faire penser à sa relation avec François Hollande manque cruellement de tact).

Stéphane et Suzanne sont parents de trois jeunes femmes, le tableau peut sembler idéal mais Stéphane n’a jamais eu de fils et a toujours rêvé d’en avoir. Pour combler cette frustration, il s’accapare ses gendres et en tombe plus vite amoureux que ses filles. Quand Alexia sa fille cadette, décide de quitter Thomas, magnifique rugbyman et nouvelle idole de son père, pour un jeune médecin qu’il ne supporte pas, Stéphane va se débattre.

Le Gendre de ma Vie a bien du mal à faire rire même si certaines scènes permettent de décrocher quelques sourires au spectateur. Ne serait-ce que par simple pitié que l’on peut avoir pour le film. Mais le manque de nuance ne permettra jamais de réellement remettre en question le personnage de père jaloux de son voisin car il n’a eu que des filles. Du coup, Le Gendre de ma Vie est le genre de film qui saura remplir les téléviseurs plus que les salles de cinéma. Les caricatures que l’on nous offre (le champion de rugby, l’obstétricien maladroit, etc.) gâche souvent le plaisir que l’on peut prendre car aucun des personnages ne semble réaliste ou en tout cas, donner l’impression de l’être un peu. En épaississant les traits de chacun, le film n’a jamais rien de vraiment efficace à nous délivrer et se contente alors de tout ce qu’il y a de plus médiocre. Dommage, je suis sûr qu’avec le sujet de départ il y avait bien plus à faire que ça. Mais on ne peut pas tout demander à la comédie française. Sans parler du fait que Adopte un Veuf, qui et sorti bien avant, était un bon exemple de comédie réussie. Mais François Desagnat n’a pas réussi à refaire ce qu’il a fait précédemment.

Note : 2/10. En bref, de la comédie de bas étage qui donnera une crise de foie à quiconque osera le regarder pendant les fêtes de fin d’année.