Mon précédent blognotes s'est perdu dans les limbes de l'Internet. Englouti par un oubli de sauvegarde combiné à la voracité des services dématérialisés de wordpress.com. Puis je me suis dispersé – comme tant d'entre nous – sur les réseaux dits sociaux. Facebook, Twitter, Instagram, Linkedin...
Une si grande facilité de publication qui fait oublier à quel point nous, nos affects, nos coups de cœur (ou de gueule), nos émerveillements et nos chagrins, ou tout simplement nos liens, ne sont jamais que des productions monétisables, des subjectivités misent en production.
A l'époque du semio-capitalisme, comme dit ce cher Bifo, nous sommes tout à la fois le produit et le producteur de ce procès généralisé de réification des subjectivités et des corps.
Une décennie plus tard, retour aux fondamentaux en quelque sorte. Un nouveau blognotes, comme espace tout à la fois intime et public d'une expression qui navigue (et veut naviguer) en permanence entre le spectacle du monde tel que je le traverse (nous sommes tous et toutes d'une certaine façon les passants ordinaires de notre propre existence) et la projection de mes propres institutions imaginaires : le design graphique, la typographie, le street art, le logiciel libre, la critique du travail, les ZAD de partout et partout...
Tout ce qui s'inscrit dans les replis de mon réel.
Photo © Pierre-Emmanuel Weck