Sur les talons de la startup Monzo, qui se lançait au printemps dernier, la deuxième banque proposant à ses clients de « programmer » leurs finances personnelles sur la plate-forme IFTTT est la danoise presque bicentenaire Spar Nord. Ou comment familiariser les consommateurs à l'ouverture des données en leur apportant un service pratique.
Dans un premier temps, seuls des « déclencheurs » pourront être créés par les utilisateurs désireux de commencer à découvrir les nouvelles possibilités mises à leur disposition. Ainsi, après un simple enregistrement, ils n'ont plus qu'à choisir, en quelques clics, les tâches à exécuter automatiquement dans des centaines d'applications (réseaux sociaux, messageries, objets connectés…) en fonction des caractéristiques de leurs transactions (libellés, catégorie, montant…) ou du solde de leur compte.
Officiellement, l'étape suivante est actuellement en cours de validation auprès du régulateur. Elle devrait voir la mise en place d'« actions » du côté de la banque. Il deviendra alors envisageable, par exemple, d'effectuer un virement d'urgence depuis un livret d'épargne en cas de découvert ou encore de bloquer l'utilisation d'une carte de paiement dès l'entrée dans une zone géographique prédéfinie. En réalité, les opportunités sont quasiment infinies, seulement limitées par l'imagination et la créativité.
L'initiative de Spar Nord représente une excellente entrée en matière dans l'univers de la banque ouverte, aussi bien pour l'institution elle-même que pour ses clients. Simple à mettre en œuvre, une fois déployées les API qu'impose la directive européenne DSP2, elle offre en effet une illustration très concrète des bénéfices potentiels d'un accès « libéré » aux données détenues dans les établissements et constitue de la sorte un premier pas indispensable vers l'acceptation par le grand public de leur exploitation.
En parallèle, la programmation de l'argent à la demande esquisse également les prémices de l'ère des finances personnelles immergées dans la vie quotidienne : IFTTT permet à chaque individu de définir les règles de fonctionnement de ses comptes bancaires, selon ses préférences, de manière à ne plus avoir à s'en préoccuper. Là aussi, les capacités mises entre les mains des clients serviront à matérialiser un avenir possible de services financiers devenant « invisibles », mais sous leur contrôle, donc rassurant.