Ces australiens sont capables de faire de bonnes choses mais dernièrement, dans le registre fantastique/SF je dois avouer être déçu. Bloom est la dernière production de Stan et tout au long de cette première saison, malgré un pitch alléchant, la série passe son temps à tourner en rond sans réellement trouver de but réellement passionnant. Créée par Glen Dolman (The Bill, High Life), la série nous plonge dans une petite ville paumée d’Australie dans laquelle, dix ans après une inondation mortelle, une plante mystérieuse apparaît et devient alors une réponse au vieillissement de la population. Grâce à casting plutôt solide, Bloom tente alors de nous plonger dans son univers, à mi chemin entre le drame familial et quelque chose d’un peu plus fantastique. Durant ces six épisodes, la série enchaîne alors les révélations autour des personnages tout en creusant des éléments narratifs souvent très longs à se mettre en place. C’est justement ça le problème de la série, de ne pas trop savoir comment faire pour nous surprendre. Si côté émotion Bloom ne s’en sort pas trop mal (notamment avec ce petit couple de fermiers), il manque toujours un brin de folie pour pouvoir réellement nous surprendre.
Un an après une inondation qui a causé la mort de cinq habitants d'une petite ville tranquille, une étrange plante apparaît. Cette plante permet de garder une jeunesse éternelle et pour garder cette capacité secrète, certain(e)s sont prêts à tuer.
Le personnage mystérieux incarné par Ryan Corr est intéressant mais ce que je trouve dommage avec Bloom c’est de ne jamais vraiment aller au bout des choses et donc de rester en surface. Si la série parvient à créer de jolis moments autour de Jacki Weaver, incarnant une ancienne gloire de la télévision qui a maintenant Alzheimer, la série tourne autour du pot sans se donner de vrais défis. Du coup, rapidement les six épisodes sont longs et ne parviennent pas à accrocher autour qu’ils ne pourraient réellement le faire. La série parle beaucoup de seconde chance dans la vie de refaire ce qui a été mal fait, de revivre des expériences qui n’ont pas été toujours aussi bonnes que prévu. Sauf que même de ce point de vue là, qui pourrait être une métaphore intéressante du « Et si… », la série se freine toute seule à chaque épisode. Dans cette série imparfaite, il y a tout de même des choses intéressantes à creuser et certains personnages sont forcément plus accrocheurs que d’autres. J’ai bien aimé l’ambiance cartoon-esque que Bloom sait proposer par moment, notamment autour de notre mystérieux anti-héros. La bande originale est alors là pour proposer un truc légèrement différent et alléger aussi le propos souvent un brin trop léger.
La découverte de la plante est un élément intéressant mais qui n’a jamais vraiment réussi à créer durant la saison quelque chose de fort alors que sur le papier, c’était une bonne idée. Dans ce genre de séries, qui tentent de mélanger plein de genres en même temps tout en se concentrant sur les émotions de chacun, Bloom s’égare et ne parvient alors jamais véritablement à être ce qu’elle aurait pu faire. Le créateur de la série se prend alors les pieds dans le tapis d’un projet peut-être trop ambitieux aux éléments narratifs souvent longs à se dévoiler et aux personnages un brin trop mornes à mon goût. Côté mise en scène, il y a des efforts pour rendre le tout assez joli et presque mignon. C’est souvent très sobre et les émotions peuvent alors être ressentie de façon légèrement différente. Mais contrairement à la première entrée en matière de Netflix en Australie (Tidelands), je dois avouer que la série est ici plus intéressante pour son casting que pour le reste alors que chacun d’entre eux donne tout ce qu’il a pour rendre le spectacle plus captivant et alors plus attachant.
Note : 4.5/10. En bref, un projet de départ intéressant ruiné par moment par une narration fainéante.