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Le Bureau des Légendes (Saison 4, 10 épisodes) : Malotru vs le reste du monde

Publié le 09 janvier 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Avec cette nouvelle saison, Le Bureau des Légendes décide de rebattre les cartes et de poursuivre l’excellente saison 3. Avec l’arrivée de Mathieu Amalric dans les rangs de la série, afin de remplacer dignement Jean Pierre Daroussin, la série offre un brin de nouveauté sans pour autant renier les bases qui ont fait le caractère de cette série durant les trois saisons précédentes. Le Bureau des Légendes reste à mes yeux l’une des meilleures séries françaises (et l’une des meilleures séries tout court) alors que les cartes sont en train de changer de mains. Dans cette saison, JJA décrit d’ailleurs Malotru comme un poison qui se répand dans tout le service et je dois avouer que tout cela reste fascinant. Surtout que Malotru lui-même, désormais exilé en Russie, reste un personnage difficile à maîtriser, comme si personne ne pouvait en avoir un antidote. Tout cela n’est pas sans rappeler la mythologie grecque autour de la Chimère et du Bellérophon, car à mes yeux, Malotru incarne clairement les deux à la fois. Que faut-il faire ? Le laisser entre les mains des russes ou bien le récupérer ? La saison se pose clairement la question et de façon plutôt intelligente. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que la saison évolue dans cette direction mais chaque choix narratif est réfléchit et nous conduit alors petit à petit à une conclusion des plus étonnante.

Alors que Canal + n’a pas encore annoncée de saison 5 pour la série, la saison 4 propose de nous plonger un peu plus dans une guerre à la fois d’intelligence internationale (et le rayonnement de la série l’est d’autant plus cette année que les précédentes) mais aussi de services avec JJA qui tente à sa façon de faire son propre ménage. Malotru, traitre de la nation, mérite t-il autant d’efforts et de moyens pour être sauvé ? C’est quelque chose qui continue de me fasciner et qui offre aussi à la série de multiples cartes à jouer cette année. Si l’ADN de la série reste toujours le même, la réorganisation proposée des services permet de changer un peu l’écriture et d’offrir alors à la série des intrigues complètement différentes. L’opposition de JJA à Marie-Jeanne est l’un des éléments les plus intéressants dans la guerre entre les services, et tout cela permet aussi de casser un peu les codes proposées durant les trois premières saisons. La bataille interne entre des visions différentes est fascinante et organisée de façon brillante par des scénaristes efficaces. Bien que Debailly reste le centre d’attention de la série, le personnage n’est peut-être pas aussi importante que la globalité de la série. Car cette saison cherche clairement à se détacher aussi un peu de lui afin de donner aux autres personnages une place différente et probablement plus importante.

La série compte donc bien se reposer sur la présence de Debailly en Russie afin de démontrer d’autres choses et notamment l’influence du pays sur la guerre qu’intelligence qu’il y a entre les nations (à un niveau international). C’est là que Marina (que j’adore) entre en jeu afin d’intégrer un centre de recherche qui semble collaborer d’un peu trop près avec le FSB. La bataille informatique entre les français et les russes est alors un moment assez palpitant qui donne encore de nouvelles cartes à la saison et que la narration maîtrise intelligemment. En parlant de cybersécurité, la série s’intéresse donc à de nouvelles thématiques, ce qui permet de donner à la série de nouvelles idées et donc de nous intéresser autrement. Si les intrigues restent importante, la série n’oublie pas non plus sa mise en scène. Grâce à une maîtrise de la réalisation aux petits oignons, la série continue de nous plonger dans un univers aussi rugueux que réaliste sans prendre de pincettes. Les scènes haletantes et les plus riches en émotion sont alors maîtrisées (comme l’ouverture de l’épisode 4.05, l’une des plus belles séquences de la série). Si la fuite de Malotru à la fin de la saison 3 était presque comme une sorte de conclusion en soi, la série propose donc de relancer la machine ici de façon brillante et je n’ai qu’une hâte : voir une suite naître.

Note : 8.5/10. En bref, une série toujours aussi maîtrisée et fascinante.


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