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De plus, la Blockchain permet d’anonymiser les échanges sans que le montant de la transaction le soit. Ce qui, si on tire le fil de ce raisonnement, pourrait offrir une cote aux titres non-cotés. Cela fonctionnera un peu comme une bourse pour les actions non-cotées. » précise Philippe Gaborieau, président de Happy Capital. Il convient ici de préciser que ces lieux d’échanges numériques existent déjà mais permettent, à l’heure actuelle, d’échanger non pas des titres mais des jetons numériques qui représentent une forme de préachat, plus communément appelé « utilities ». Toutes ces places de marché appelées «exchanges» dans le jargon du milieu n’offrent pas la même liquidité. Cryptopia, par exemple, est dédié aux jetons numériques issus d’émission récente, Kucoin est dédié à des jetons à plus grande maturité. Enfin, Binance regroupe les jetons les plus échangés et plus matures. « Chaque exchange ne pratique pas les mêmes tarifs pour les entreprises qui souhaitent figurer parmi les jetons listés. Plus il y a de volume d’échanges, plus c’est cher. Il est fort possible que la tarification augmente avec l’arrivée des jetons représentant les titres financiers, les enjeux n’étant plus les mêmes. Toutefois, la graduation en liquidité restera, elle, comme un héritage du passé. Il y a fort à parier que les premiers exchanges en utilities seront les premiers exchanges en securities. Dès que la loi les aura encadrés, nous envisagerons de faire émettre à nos porteurs de projets des securities. A ce stade, ce sont les ICO et non les STO qui ont été encadrées. Nous interprétons le décret comme les prémices de futurs travaux du gouvernement autour du sujet des levées de fonds en security. Restera également à définir quel agrément devra être obtenu auprès de l’AMF pour accompagner ces leveurs en capital 2.0 et ces places de marchés 2.0. En outre, les statuts des sociétés émettrices devront permettre des cessions de titres plus libres que ce que propose classiquement les SAS que nous soutenons à ce jour (les clauses de cession étant souvent trop coercitive). En ce sens, les actions négociables, type d’actions non-cotées original, permettant des échanges plus libres pourrait revenir sur le devant de la scène rapidement. Nous soutenons d’ailleurs en ce moment sur notre plateforme le projet SIVAL (Fonderie experte en aluminium qui fournit de grands acteurs du ferroviaire et de l’aéronautique) qui utilise ce type d’actions. Rendre de la liquidité à nos investisseurs, c’est mieux circonscrire leur risque encore. Je crois qu’avec l’adoption de ce décret, un premier cas d’usage démocratisant la Blockchain en France est en train de voir le jour.
A propos de l'auteur : Philippe Gaborieau est fondateur et président de Happy Capital.