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Bodyguard (Saison 1, 6 épisodes) : politiquement opposés

Publié le 10 janvier 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Disponible sur Netflix en France, Bodyguard est avant tout une série de BBC One qui a fait sensation outre Manche. Il faut dire que la série est créée par Jed Mercurio (Line of Duty, Critical) et que ce dernier sait très bien comment faire pour nous agrippé et ne jamais nous lâcher. Dès la scène d’ouverture se déroulent dans un train, la série impose un climat de tension palpable qui va se poursuivre par la suite (notamment dans l’épisode 2 où notre héros doit sauver la politicienne qu’il protège d’un sniper). Cela fait plaisir de retrouver Richard Made (Game of Thrones), ici grimé en vétéran de l’armée qui va par la suite voir sa vie basculée après avoir déjoué une attaque terroriste dans un train. La série tient la promesse de départ, celle de créer des scènes de tension dangereuses. Ce thriller est donc à la fois très proche de ce que l’on peut attendre du genre mais affiche également une dimension politique non négligeable elle aussi qui critique le positionnement britannique dans le monde. Jed Mercurio retrouve quant à lui Keeley Hawes (Line of Duty) dans le rôle de la secrétaire d’Etat à l’Intérieur, qui n’est pas vraiment une personne que notre héros, David, porte dans son coeur. Mais les discussions que les deux personnages vont avoir permettent de poser les bases de ce qui va suivre (mais aussi de la fin étonnante de la saison).

David Budd, vétéran de guerre aussi héroïque que volatile, travaille désormais en tant que spécialiste de la protection pour le compte de la Metropolitan Police Service de Londres. Lorsqu'il est chargé de la protection de l'ambitieuse Julia Montague, Secrétaire d'Etat à l'intérieur, dont il méprise profondément la politique, Budd se retrouve partagé entre son devoir et ses croyances. Responsable de sa sécurité, pourrait-il devenir sa plus grande menace ?

Les convictions du héros et son sens du devoir vont alors entrer en collision, ce qui permet aux personnages et aux intrigues d’être développées de façon étonnante et de nous surprendre constamment. Jed Mercurio a déjà prouvé dans Line of Duty sa capacité à conduire des narrations complexes aux retournement de situations étonnants et aux intrigues palpitantes. Le stress de chacun créée une tension palpable qui donne à la série cet élan mais également l’envie pour le téléspectateur d’enchaîner les épisodes sans trop faire attention. On retrouve donc dans Bodyguard ce qui a fait le succès de sa précédente série, où l’on est capable de douter de chacun des personnages (même du héros) et où dans chaque épisode une scène va nous laisser au fond de notre canapé sans pouvoir en décrocher. La tension est donc maîtrisée et le scénario nous balance tout un tas de choses en pleine figure. La seconde partie de la saison est différente de la première, plus axée sur quelque chose de policier (qui n’est donc pas sans faire écho à Line of Duty). Bodyguard n’est pas sans faire penser à Collateral, une autre série britannique là aussi réussie avec des questions sur la surveillance, les attentats et la corruption qui plane.

Tout ce que Bodyguard tente de mettre en oeuvre fonctionne, faisant clairement de Bodyguard l’une des meilleures séries actuellement diffusées. Mélangeant les thématiques et les personnages haut en couleur (avec en plus une présence féminine non négligeable), permet alors de nous offrir tout un tas de bonnes surprises. Si certains tentent de comparer Bodyguard à Homeland, pour moi les deux séries sont différentes même si le sous texte propose tout de même une injonction contre l’avis conservateur d’un gouvernement agressif. La série ne permet alors jamais en rythme et s’affole par moment pour nous surprendre (et ça fonctionne d’ailleurs très bien), tout en créant des intrigues efficaces autour de personnages développés psychologiquement. Thomas Vincent de son côté met alors les choses en scène de façon intéressante, délivrant quelque chose qui n’est pas sans faire écho à son travail sur d’autres productions comme Tunnel par exemple. S’il n’a pas réalisé tous les épisodes, il a su créer un vrai climat et installer une identité propre à la série. Certaines scènes ne sont pas sans rappeler James Bond ou même un peu des films de Hitchcock, ce qui est assez étonnant. Il y a peut-être un brin de Paul Greengrass par moment aussi, inspiration notable du réalisateur. En tout cas, Bodyguard restera dans ma mémoire.

Note : 9/10. En bref, une série fascinante sur la rupture sociale britannique mais également sur les dangers terroristes planant au dessus de nous.


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