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Attention, danger !!!

Publié le 27 janvier 2008 par Sully

On croyait que Sarkozy, à la différence de ses prédécesseurs, n’était pas très doué en Histoire de France. Finalement, ce n’est pas vraiment le cas. L’Histoire, Sarko la méprise. Plus exactement, il méprise cette période qui a commencé avec 1789. Sarkozy ne veut pas être Président de la République, il veut être Roi de France. Certes, il est de tradition de considérer que l’occupant de l’Elysée se comporte, une fois élu, en « monarque républicain ». Que n’a-t-on pas dit de Giscard et de Mitterrand ? Cependant, Sarkozy ne se contente pas de régner sur quelques courtisans élyséens. Il essaie de rétablir, en France, tous les codes de l’Ancien Régime :

  1. Le Président habite à Versailles, même si la Lanterne a remplacé le Château.
  2. Le Président s’exhibe, vivant dans le faste et le luxe, même si Bolloré a remplacé Condé, et les dîners au Fouquet’s les fêtes somptuaires. (1)
  3. Le Président n’a pas de favorite, mais il change de femme selon son bon plaisir.
  4. Le Président augmente son salaire alors que caisses sont vides.

Mais surtout, il y a plus grave. Sarkozy a déclaré, devant les plus hautes autorités vaticanes, que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé. (2)» Lorsque l’on sait la place que l’Eglise catholique a eue dans l’Ancien Régime et celle que les instituteurs ont prise dans la construction de la République, on voit bien de quel côté penche le cœur du Président. Les électeurs lui ont confié la gouvernance de la France. Il est le gardien des institutions, pas le patron. Si Nicolas Sarkozy semble l’avoir oublié, veillons, nous, à le lui rappeler. La France n'est plus la fille ainée de l'Eglise et n'a aucune intention de le redevenir.

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Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, Sarko voulait « toiletter » la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cela avait provoqué un tollé, d’autant que le ministre avait reçu, en 2004, son ami Tom Cruise, fanatique porte-parole de la Scientologie. Car au-delà de la peur que provoque ce genre de projets dans la tête d’un laïc comme moi, la question de la reconnaissance de certaines sectes comme mouvements religieux pose particulièrement problème. Pour Nicolas Sarkozy, qui écrivait que « pour fondamentale qu’elle soit, la question sociale n’est pas aussi consubstantielle à l’existence humaine que la question spirituelle (3) », la religion, ferment de l’espérance, est la base même de l’existence. Pour lui, un athée est quelqu’un qui n’a pas d’espoir, pas de salut possible. De là à dire qu’il n’a pas de vie, donc pas à vivre…

Même Jacques et Bernadette Chirac, dont on connait la ferveur religieuse, n’ont jamais confondu leur foi avec la vérité révélée. Rappelons tout de même à Sarkozy, qui est passé deux fois devant le juge aux affaires familiales, que les divorcés ne sont pas les bienvenus dans la religion catholique. Par ailleurs, à l’heure où l’on parle de l’entrée d’Alain Bauer, ancien Grand Maître du Grand Orient de France, dans le gouvernement, signalons simplement au Président que ce monsieur, de par son appartenance à la franc-maçonnerie, est « excommunié ». Dans l’Ancien Régime, ce dernier n’aurait pu avoir aucun contact avec un catholique.   

Mais peut-etre que la religion catholique n'est pas ce qui a la faveur de Nicolas Sarkozy. Peut-etre flatte-t-il le plus grand nombre, pour favoriser quelques lobbyistes sectaires dont il se sentirait plus proche ?  

(1) Quand on connait un peu l’Histoire de France, il est amusant de constater que le choix de Sarkozy s’est porté sur un restaurant portant le nom de Fouquet. Prénommé Nicolas, Fouquet a d’abord été porté à épouser la carrière ecclésiastique avant de devenir avocat. Sa devise était Quo non ascendent ? (Jusqu’où ne montera-t-il pas ?). Chargé de la police à Grenoble, il devient ensuite surintendant des Finances. Il a été disgracié pour n’avoir pas su gérer les finances et pour avoir bafoué le souverain en donnant des fêtes extravagantes. Rappelons que pour la République française, le souverain n’est autre que le peuple.

(2) Cf. Le Canard enchainé du 23 janvier 2008

(3) Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l'espérance, Cerf, 2004.


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