Magazine Poésie

Dessein de quitter une dame qui ne le contentait que de promesse

Par Vertuchou

Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine

A comme l’Océan son flux et son reflux :

Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,

Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus.

Vos yeux ont des appas que j’aime et que je prise,

Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté :

Mais pour me retenir, s’ils font cas de ma prise,

Il leur faut de l’amour autant que de beauté.

Quand je pense être au point que cela s’accomplisse,

Quelque excuse toujours en empêche l’effet :

C’est la toile sans fin de la femme d’Ulysse,

Dont l’ouvrage du soir au matin se défait.

Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire

De me l’avoir promis et vous rire de moi,

S’il ne vous en souvient vous manquez de mémoire,

Et s’il vous en souvient vous n’avez point de foi.

J’avais toujours fait compte, aimant chose si haute,

De ne m’en séparer qu’avecque le trépas,

S’il arrive autrement ce sera votre faute,

De faire des serments et ne les tenir pas.

François de Malherbe

Partager cet article

Repost 0
Dessein de quitter une dame qui ne le contentait que de promesse
&version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Vous aimerez aussi :

Vous parler ? Non. Je ne peux pas
Vous parler ? Non. Je ne peux pas
Riche d'espoir et povre d'autre bien
Riche d'espoir et povre d'autre bien
SONNET I
SONNET I
Le matin des étrennes
Le matin des étrennes

Poètes D'hier

« Article précédent

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vertuchou 94 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine