Une Marocaine de 32 ans, mariée à un Français et mère de 3 enfants nés en France, vient de se voir refuser la nationalité au motif qu'elle
"a adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment le principe d'égalité des sexes".
Jusqu'à présent, seules des personnes jugées proches de mouvements fondamentalistes ou ayant publiquement tenu des propos relevant de l'islam radical se sont vu refuser la nationalité française. Dans ce cas, ce sont la tenue vestimentaire et la vie privée qui sont mises en avant pour confirmer ce refus. Le commissaire du gouvernement a indiqué que cette femme s'est présentée
"recouverte du vêtement des femmes de la péninsule arabique, longue robe tombant jusqu'aux pieds, voile masquant les cheveux, le front et le menton et une pièce de tissu masquant le visage et ne laissant voir les yeux que par une fente".
Le couple reconnaît son appartenance au salafisme. La femme a affirmé qu'elle n'était pas voilée quand elle vivait au Maroc et a indiqué
"qu'elle n'a adopté ce costume qu'après son arrivée en France à la demande de son mari et qu'elle le porte plus par habitude que par conviction". "D'après ses propres déclarations, elle mène une vie presque recluse et retranchée de la société française. Elle n'a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote. Elle vit dans la soumission totale aux hommes de sa famille."
Même pas à "un" homme, "aux hommes" ! Ces déclarations sont
"révélatrices de l'absence d'adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française".
Le Monde estime (s'inquiète ?) :
"le Conseil d'Etat, dans un arrêt du 27 juin, a pris en compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d'assimilation d'une personne étrangère"
Or, il ne s'agit pas de pratique religieuse (prières quotidiennes, pèlerinage à La Mecque...), mais d'une pratique socio-politique, voire d'une pure provocation. Preuve en est du non-port de la burqa au Maroc. Le Conseil d'Etat a eu raison et, si l'Etat n'a pas à prendre position sur des critères religieux, il doit le faire sur des critères sociaux-politiques, au nom du bien commun.
Michel Janva (merci à SP)