Plan pluriannuel de gestion de pêche en Méditerranée occidentale
Le 4 février s’ouvriront les négociations entre le Parlement Européen et les représentants des gouvernements sur le plan pluriannuel de gestion de pêche en Méditerranée occidentale. Un double impératif s’impose à l’euro députée que je suis.
Il s’agit de protéger les ressources en poisson dans le secteur pour maintenir la biodiversité déjà menacée par la pollution littorale. Ne pas réduire la pression et les impacts de la pêche sur les écosystèmes marins Méditerranéens serait faire abstraction de la nécessaire reconstitution des stocks à des niveaux soutenables. A court terme cela conduirait la Méditerranée à passer du statut de la mer la plus surpêchée au monde à celui de cimetière marin.
Simultanément il est indispensable de préserver l’emploi local et un emploi de qualité. J’ai eu l’occasion de me déplacer à Sète et d’écouter les revendications des pêcheurs. Elles sont légitimes et doivent être entendues à Bruxelles ! Le nombre de pêcheurs français a été divisé par quatre en un demi-siècle et ce sont 16 000 emplois qui risquent de disparaître de Méditerranée occidentale d’ici à 2025 – au premier chef desquels les pêcheurs artisanaux évidemment. Souhaite-t-on transformer nos villages de pêche en lieux de villégiature pour riches, où les criées seraient remplacées par des marinas pour yachts ?
Protéger la ressource halieutique, c’est donc aussi protéger les emplois qui en dépendent. Il ne serait pas acceptable d’opposer impératifs environnementaux et préoccupations sociales, ainsi que l’a fait le gouvernement.
Dans les jours qui viennent je vais continuer à m’engager pour que ce dossier trouve une issue satisfaisante permettant aux activités de pêche d’être viables à long terme sur les plans économique et environnemental, tout en garantissant un niveau de vie correct au secteur de la pêche. Et prioritairement au secteur de la pêche artisanale et à petite échelle. Les propositions en ce sens ne manquent pas :
Ainsi, afin de donner un ballon d’oxygène à la petite pêche côtière, le Fond européen pour les affaires maritimes et la pêche devraient prévoir des compensations calibrées. Il semblerait que l’essentiel des subventions publiques aillent aux très grosses structures industrielles qui ont la capacité juridique de faire les demandes et les relais politiques nécessaires, alors que les pêcheurs artisans n’ont ni le temps, ni les compétences pour obtenir les subventions. Comme pour la PAC, c’est donc tout le système productiviste qui est à revoir.
– Offrir une priorité d’accès aux zones de pêche aux petites structures.
– Simplifier les procédures administratives pour la petite pêche artisanale.
– Mettre en place un label de reconnaissance de spécificité traditionnelle et respectueuse de la pêche durable.
– Mettre en œuvre des régimes de pêche en ‘cogestion’ entre les États membres, les pêcheries locales et les ONG ou instituts de recherche. L’implication directe de tous les acteurs dans la mise en œuvre du plan fournira une meilleure compréhension des caractéristiques des pêcheries au niveau local.
Voilà des années que les militants et élus communistes de Sète se battent pour la reconnaissance d’une exception méditerranéenne en matière de pêche. Ce combat est d’une pleine actualité !
