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Le retour de Vasarely

Publié le 02 février 2019 par Aicasc @aica_sc

 

Le retour de Vasarely

Siège de la Régie Renault au Point du Jour: oeuvre de Vasarely pour une salle à manger

Alors que vous pouvez découvrir ou revoir des œuvres de Victor Vasarely à la Fondation Clément dans l’exposition Renault l’art de la collection, Vasarely revient sur le devant de la scène avec une rétrospective au Centre Pompidou, du 6 février au 6 mai 2019, après une longue traversée du désert. Dans le même temps, Le quotidien de l’art informe que la Fondation Vasarely, en cours de rénovation, retrouve sa dynamique.

Né en Hongrie en 1906, Victor Vasarely arrive à Paris à 24 ans, fait ses premières armes dans les grandes agences publicitaires de la capitale, avant de participer à la création de l’Op Art (art optique), dont il devient la figure emblématique.
A l’occasion de cette  première grande rétrospective française consacrée à Victor Vasarely au Centre Pompidou , vingt – deux ans  après sa disparition, Artprice a analysé trois chiffres clés de son Marché :

Aujourd’hui,  le prix moyen d’une peinture de Vasarely est de 100 000 $ alors qu’à  sa mort, la valeur de ses toiles avoisinait 15 000 $. La valeur de la toile Nebulus (1978) a été multiplié par 2,3 sur les trois dernières années. Achetée 274 000 $ en 2015 à New York, la toile a été revendue 625 900 $ à Varsovie en novembre 2018. Le taux d’invendus enregistré en salles de ventes pour les œuvres de Victor Vasarely reste de 30%. Cet indicateur est parfaitement stable sur les dix dernières années.

Artiste incontournable dans les années 70, Victor Vasarely a laissé une oeuvre riche de plus de dix mille  tableaux. Et pourtant, pendant près de quarante ans on n’a pratiquement plus parlé de l’inventeur de l’art optique.

 Ses oeuvres qui jouent sur les formes géométriques et les couleurs pour créer des illusions d’optique étaient très populaires : des lignes, des ellipses, des ovales, des carrés en noir et blanc ou en couleurs égarent le regard et plongent les visiteurs dans un univers parallèle.

En 1955, Vasarely initie et prend part à l’exposition Le Mouvement, à la galerie Denise René. Cette exposition, qui présente des œuvres abstraites peintes et sculptées animées, marque le début de l’art cinétique. À cette occasion, Vasarely publie son Manifeste Jaune, dans lequel il définit pour la première fois l’« Unité plastique ». Grâce à ces unités picturales préfabriquées et des programmes réalisés en atelier par des assistants, il devient désormais possible de composer un nombre quasi infini de combinaisons et d’en multiplier les exemplaires :l’« Alphabet plastique » est né. Vasarely concrétise ainsi une idée datant du début du siècle chez les artistes abstraits : dégager une méthode qui permet la création d’un langage universel compréhensible par tous et facilement reproductible.

Le retour de Vasarely

Vasarely alphabet plastique

L’Alphabet plastique  est un alphabet de formes (triangle, carré, rond) et de couleurs (rouge, jaune, bleu + orange, vert et violet) – réalisé à partir de milliers de feuilles de couleurs découpées en diverses formes, rangées et classées dans des boîtes – qui permet de composer un nombre quasi infini de combinaisons. Grâce à cette invention et à l’informatique, les combinaisons peuvent être programmées par ordinateur et les nouvelles créations exécutées par des assistants. Tout comme les lettres de l’alphabet permettent la composition d’un nombre infini de mots, l’Alphabet plastique permet aussi de multiplier les créations. Vasarely invente une multitude de tableaux.

L’exposition présente trois séries d’œuvres de Vasarely

–   Des œuvres de 1949 – 1953  que l’on peut classer dans l’abstraction géométrique. Des assemblages de plans et un dépouillement  strict mais déjà avec une inversion des formes et des couleurs dans Basilian   par exemple. Vasarely utilise souvent le principe du positif négatif dans une composition double avec une symétrie axiale ou centrale.

Le retour de Vasarely

Vasarely C2 Kola 1949

Le retour de Vasarely

Vasarely Hommage à Malevitch

Le retour de Vasarely

Vasarely Basilian 1953

Des œuvres de 1956  qui marquent la naissance de l’art optique et qui privilégient le noir et blanc. Il existe des versions positives et négatives d’un même motif : Algenib  . Ces œuvres ont pour objectif la mise en doute des apparences . Il parvient avec Yanina,  à perturber  la figure des certitudes par excellence, la grille en modifiant simplement leur régularité. Les découpes et les réserves font apparaître des formes virtuelles

Le fort contraste noir et blanc entraîne une dissolution des formes et une vibration optique. La surface paraît instable et mouvante.

Le retour de Vasarely

Vasarely Algenib 2, 1956

Vasarely aime utiliser les grilles mais en les perturbant. Dans Yanina II les découpes et les réserves dans la grille perturbent sa continuité et font vibrer la surface et apparaître des formes visuelles qui n’existent que dans l’œil du spectateur ( vous voyez des cercles ou des rectangles qui ne sont pas dessinés)

Le retour de Vasarely

Vasarely Yanina2 1956

Des œuvres de 1974 

Par la suite, Vasarely poursuit ses études sur le mouvement et la perception dans des séries qui ne sont pas présentées dans l’exposition. Avec la période  Vonal  (1964-1970) apparaît une dimension spatiale, par la répétition des lignes dans des proportions décroissantes au fur et à mesure que le regard pénètre au centre du tableau.

Le retour de Vasarely

Vasarely Andromède négatif 1974

Le retour de Vasarely

Vasarely Gama négatif 1974

Parallèlement, dès 1968, l’artiste s’engage dans sa période  Vega  (1968- 1973), dont le principe repose sur l’illusion de gonflements jouant sur la déformation des lignes pour créer de volumes extraordinaires. Avec cette série d’œuvres, Vasarely nous invite à un voyage dans l’espace où gravitent ces étonnantes planètes.

Le retour de Vasarely

Vasarely

Pourquoi ne pas découvrir ou re- découvrir l’œuvre de Vasarely , caractéristique de l’ère psychédélique, extrêmement populaire dans les années soixante – dix et qui connaît de nouveau aujourd’hui les faveurs des collectionneurs et du marché de l’art?

DOMINIQUE BREBION


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