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[Critique] My Beautiful Boy

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] My Beautiful Boy

[Critique] My Beautiful Boy
Pour David Sheff (Steve Carell), la vie de son fils, Nicolas (Timothée Chalamet), un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire. Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro, et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance. Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver.

Premier film américain du réalisateur belge Felix Van Groeningen (Alabama Monroe), My Beautiful Boy est une adaptation des mémoires de David et Nic Sheff, racontant la détresse d’un père face à l’addiction dévastatrice de son fils à la drogue, en particulier la méthamphétamine, et celle d’un fils incapable de supporter le quotidien sans les effets euphorisants de substances illicites. Plus que les ravages de la drogue, le long-métrage s’attache surtout ici à décrire l’impasse de la situation, parent comme enfant ne parvenant pas à se sortir de l’effroyable spirale malgré toutes les meilleures intentions du monde, et un amour mutuel pourtant indéfectible. En concentrant avant tout son récit sur le combat du père, le film se révèle particulièrement intéressant puisqu’il met le doigt sur une thématique nouvelle, celle de la meilleure attitude à adopter face à l’impuissance. Du meilleur discours à formuler face à la résignation. Un sujet passionnant qui trouve dans cette fabuleuse relation père-fils un écho incroyable, chaque faux pas de l’autre étant vécu comme un échec personnel. Il est d’ailleurs touchant de constater que tous deux semblent, pour différentes raisons, rongés par les regrets. Un sentiment joliment accentué par la narration éclatée, l’histoire confrontant froidement les espoirs du passé avec la tragédie actuelle.

[Critique] My Beautiful Boy
Aussi sincère et juste soit le traitement, le film ne serait cependant rien sans les prestations magistrales de Timothée Chalamet et Steve Carell. D’une humanité folle, les deux comédiens nous gratifient effectivement de quelques scènes somptueuses, tout à la fois simples et puissantes. Le genre de scènes tellement « réelles » qu’elles nous imprègnent profondément/durablement. La discussion anodine dans un café ou le coup de téléphone déchirant à la fin en sont des exemples flagrants. A titre personnel, rares sont les interprétations qui m’ont à ce point bouleversé. En revanche, comme pour Ben is Back quelques semaines plus tôt (qui traite du même sujet), on regrettera le manque de consistance des rôles secondaires, notamment l’excellente Maura Tiernay qui hérite d’un personnage bien peu développé. Parmi les faiblesses, on notera aussi la fâcheuse tendance du cinéaste à surligner trop souvent les émotions, généralement au moyen de la musique, alors que le récit n’en avait pas du tout besoin pour se montrer poignant. Cela étant, par leur capacité à amplifier les sentiments des personnages, certains morceaux ont toutefois leur raison d’être, et participent à l’ambiance pesante, mais lumineuse, du long-métrage.

Avec My Beautiful Boy, le réalisateur belge Felix Van Groeningen signe donc un drame âpre, aussi poignant que bouleversant. Emmené par deux acteurs en état de grâce, fabuleux Steve Carell et Timothée Chalamet, le film décrit avec une justesse incroyable la détresse d’un père incapable d’aider son fils à se défaire de son addiction à la drogue.


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