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Les convictions radicales, ce n’est pas de la godille !

Publié le 08 février 2019 par Radicallibre77

Le radicalisme est une doctrine plus que centenaire et son histoire se confond avec la République. J’ose même le dire que le Radicalisme, c’est la République. Son positionnement à gauche à toujours été pour moi, une évidence. C’est pour cela, qu’en 1989, j’ai adhéré à ce qui était alors le MRG.

Au fil des ans, j’ai constaté amèrement que mon parti devenait un syndicat d’intérêts particuliers, tenu par quelques barons, faisant congrès après congrès, allégeance au monarque absolu. Monarque qui choisissait ses vassaux, les fayots du cassoulet, et ses opposants.

Ce parti n’était alors plus la République.

Mais était-il possible d’être radical, en dehors du Radicalisme ?

A cela, ce sont ajoutées, les pertes électorales qui scrutin après scrutin, amenaient à la disparition des radars électoraux, du radicalisme. Mais, l’essentiel était sauf, le monarque conservait sa couronne, de plus en plus petite, et il attribuait, avec l’aide de nos alliés, des fiefs aux barons et parfois aux baronnes.

Cependant, l’irruption d’un pseudo nouveau monde allait rebattre les cartes.

Le monarque n’était plus en position de sauver sa place, ni celle de ses derniers fidèles. Non pas, par une espèce de conjuration de « jeunes turcs », prêts à prendre le parti, comme on cueillerait un fruit trop mûr, mais simplement par le fait que, par ce système, le PRG devenait une coquille vide.

Un système qui n’avait pas su retenir des députés sortants partis chez Macron, il n’avait pas jugé inopportun de voir des ministres issus de nos rangs, nommés dans le gouvernement, tout juste avait-il sauvé le siège de députée de la royale protégée, qui par le plus grand des hasards, ne trouva pas de candidat LREM face à elle.

Il fallait sauver les meubles, il fallait sauver les positions, il fallait sauver la Dauphine.

Alors, naquit la brillante idée, en ces temps de remue-méninge politique, de reconstituer un parti radical unique, basé sur l’indépendance, sur la reconquête, sur la construction européenne. Un parti radical digne de son histoire et repartant de zéro.

Et était-il possible d’être radical, en dehors du Radicalisme ?

Je me souviens que n’avoir été pas très emballé par le sujet et que je discernais bien les dérives possibles de cette fusion. Que celle-ci se ferait au prix du reniement de notre histoire, de nos alliances, de nos convictions, de notre investissement radical dans les gouvernements et diverses majorités de gauche. Au prix de nos silences répétés, face à la destruction de notre pacte social, aux accommodements présidentiels avec la laïcité et aux atteintes programmées de la démocratie parlementaire. Des craintes justifiées. Et je m’étais donné un délai de réflexion raisonnable pour prendre une position définitive. Mais la dérive se faisant de plus en plus pressante, j’ai décidé de ne plus l’accompagner. Ainsi, que les femmes et les hommes responsables de celle-ci.

Des femmes et des hommes, qui aujourd’hui, ne se retrouvant pas dans les positions qu’ils recherchaient pour eux-mêmes, se voyant manœuvrer par plus malins qu’eux et se retrouvant minoritaires, donc plus en position de jouer les distributeurs de grâces, ont décidé, sous la forme d’une lettre digne de matamore, de quitter leurs nouveaux amis, pour redevenir maitres chez eux et reprendre le jeu d’hier, sans comprendre que les temps avaient changé.

Si PRG, il doit y avoir de nouveau, il ne peut se faire avec les fossoyeurs du PRG d’hier, monarque comme vassaux.

Certes le Mouvement Les Radicaux de Gauche n’est pas parfait, parfois il reproduit des méthodes d’hier, peut-être dans l’ urgence. Mais, la chance de ce parti est qu’il est neuf, et qu’il nous appartient à tous d’en faire ce parti radical de gauche, républicain et démocratique, que n’était plus le PRG.

Je regrette par conséquent la décision, de certains de mes amis, de quitter le mouvement Les Radicaux de gauche, avant d’avoir pu laisser à celui-ci le temps de s’installer dans le paysage politique et à ses adhérents d’inventer un nouveau radicalisme de gauche, regardant l’avenir avec confiance.

Cette décision entrainera probablement la disparition, que je souhaite temporaire, de la fédération RDG77.

Pour ma part, je ne m’associerai pas à cette restauration de la monarchie Cassouleto-dépêcho-durocienne, et à ses allers-retours dans les valises macroniennes.

Le Radicalisme à la godille n’est pas pour moi.


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