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Promenade champêtre

Publié le 14 février 2019 par Feuilly

La vie est une promenade, que l’on fait dans des champs d’amertume. On suit un chemin, sans savoir où il mène, ni pourquoi on a choisi celui-là. Généralement, d’ailleurs, on n’a rien choisi du tout, on s’est retrouvé là par hasard, par habitude, ou par nécessité, parfois suite au conseil d’un ami.

On marche, on suit le chemin, qui s’avance entre les blés blonds. Quelque part, on ne sait pas où, des oiseaux chantent, heureux d’exister. Alors on s’arrête un instant et on les écoute. Quelle mélodie ! Quel hymne à la création ! Allons, la vie semble belle… On reprend sa route, rassuré pour quelques instants. Mais soudain, vous voilà à un carrefour. Aller à gauche ou aller à droite ? Il va falloir choisir. Mais comment trancher, puisqu’on ignore où mènent ces deux chemins. La décision sera forcément arbitraire, autant jouer à pile ou face.

Vous voilà engagé dans une voie qui bientôt se rétrécit. Sans doute vous êtes-vous fourvoyé et aurait-il fallu être plus clairvoyant. Mais vous ne connaîtrez jamais ce qu’aurait été votre vie si vous aviez choisi l’autre chemin. Il vous aurait mené ailleurs, mais où ? C’est là que réside tout le mystère. Vous auriez rencontré d’autres lieux, d’autres personnes… Peut-être même auriez-vous connu un grand amour, qui sait ? C’est tellement agréable, un grand amour… En attendant, vous êtes ici, sur ce chemin de plus en plus étroit et qui se rétrécit encore, finissant par ressembler à un sentier, voire même à une simple piste laissée par des animaux sauvages.

Vous voilà à la lisière d’une forêt. Allez-vous poursuivre votre route et continuer ? De toute façon, il est trop tard pour faire demi-tour. A l’horizon, déjà, le soleil se couche, embrasant l’univers d’une trainée de sang. Il faut y aller, l’heure n’est plus à faire des choix.

Dans les sous-bois, il fait déjà sombre et la nuit ne tardera pas. Où aller ? Il n’y a plus de sentier ou ce qu’il en restait s’est perdu dans l’obscurité. Vous tâtonnez, de peur de vous blesser aux branches sournoises et basses. Parfois, votre pied heurte une racine traitresse. Allons, la belle journée est bien terminée, voilà déjà la fin du voyage. Dans les lointains, hurlent les premiers loups. L’heure est arrivée où il va falloir livrer le dernier combat.

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