Depuis l’affaire des écoutes américaines de la chancellerie allemande, Berlin semble avoir pris conscience des dangers que représentent les fuites de données vers l’étranger. Ce phénomène se traduit aujourd’hui à travers différentes mesures européennes qui ont pour but la protection des citoyens et des entreprises du vieux continent. Les données bancaires sont à ce titre des données stratégiques dans la mesure où elles font l’objet de collectes et de traitements par les différents acteurs du tunnel du paiement, à l’heure où la dématérialisation et la technologie démultiplient les solutions de paiement en ligne.
La singularité allemande dans son attachement culturel à la monnaie fiduciaire lui a longtemps permis de se prémunir de collectes généralisées des données de transaction, dans un contexte où les géants américains proposent des solutions de stockage de données à des prix défiants toute concurrence. Ces derniers avancent d’ailleurs le prétexte d’une sécurisation optimale des données pour lutter contre la fraude et la cybercriminalité, pour capter l’ensemble des flux d’informations. A ce titre Carl-Ludwig Thiele, membre du Directoire de la Deutsche Bundesbank, s’est prononcé contre la suppression de la monnaie fiduciaire, convaincu que celle-ci « équivaut à une liberté frappée ».
Dossier réalisé par Louison Roux-Martinetti, Marie Hannequin, Jean-Théophane Soviche, Jean-Etienne Dubin-Mouchotte, François Soustre, Jonathan Bourgeois-Paci, Marc-Antoine Maes, Mayeul Jarriand
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