Magazine Cinéma

[Critique] Marie Stuart, Reine d’Écosse

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Marie Stuart, Reine d’Écosse

[Critique] Marie Stuart, Reine d’Écosse
Épouse du Roi de France à 16 ans, Marie Stuart (Saoirse Ronan) se retrouve veuve à 18 ans et refuse de se remarier conformément à la tradition. Au lieu de cela, elle repart dans son Écosse natale réclamer le trône qui lui revient de droit. Mais la poigne d’Élisabeth 1ère (Margot Robbie) s’étend aussi bien sur l’Angleterre que l’Écosse. Les deux jeunes reines ne tardent pas à devenir de véritables sœurs ennemies et, entre peur et fascination réciproques, se battent pour la couronne d’Angleterre.

Réalisé par la directrice artistique de théâtre Josie Rourke, qui signe là sa première incursion dans le monde du cinéma, Marie Stuart, Reine d’Écosse est un biopic qui vaut surtout pour les excellentes performances de ses deux actrices principales. Aussi charismatiques l’une que l’autre, les deux comédiennes livrent en effet une interprétation touchante, et pleine de force, dans la peau de ses deux reines que tout oppose et attire simultanément. L’histoire étant racontée du côté écossais, Saoirse Ronan tire cependant, fort logiquement, davantage son épingle du jeu, imprégnant de tout son talent la plupart des plans dans lesquels elle intervient. Artistiquement, le long-métrage se montre également séduisant puisque, malgré une mise en scène plutôt académique, la reconstitution historique s’avère, quant à elle, tout bonnement fabuleuse. Des décors aux costumes, en passant par les coiffures ou les maquillages, le rendu visuel se révèle effectivement incroyable, délivrant quelques séquences sublimes. Des séquences qui peuvent aussi s’appuyer sur la magnifique photographie de John Mathieson et la superbe composition musicale de Max Richter pour prendre une tout autre dimension.

[Critique] Marie Stuart, Reine d’Écosse
Malgré toutes ces qualités, le film n’est cependant pas exempt de défauts. On regrettera notamment la qualité variable du montage, qui ne permet pas toujours d’identifier clairement les événements, et qui juxtapose régulièrement de manière grossière le parcours des deux reines ; ainsi que les nombreuses libertés prises avec l’histoire, qui offrent une vision bien peu soucieuse de la vérité historique. Si certains choix de la cinéaste britannique sont plutôt judicieux dans l’optique de conférer aux thématiques du film une dimension moderne, ils s’avèrent en effet très souvent assez éloignés de la réalité. Cela étant, ils peuvent également, dans certains cas, déboucher sur des scènes extrêmement fortes sur le plan dramatique. A l’image de cette étonnante rencontre entre les deux femmes, point d’orgue du long-métrage en termes de dramaturgie. Malheureusement, ces moments de cinéma sont bien trop rares que pour rendre le film captivant de bout en bout. Avec une durée avoisinant les 2 heures, ce dernier n’évite ainsi pas quelques longueurs. En outre, le traitement laisse aussi parfois à désirer, survolant certains aspects clés du récit (la religion par exemple) et s’attardant inutilement sur d’autres.

Emmené par deux actrices exceptionnelles, fantastiques Saoirse Ronan et Margot Robbie, Marie Stuart, Reine d’Écosse est donc un drame historique séduisant sur le plan formel, mais relativement brouillon sur le fond. Malgré la richesse de son propos, le film pèche en effet par son manque d’enjeux et son traitement maladroit. Reste toutefois une rivalité passionnante, entre peur et fascination réciproques.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wolvy128 10317 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines