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Dans le privé Gérard Tschopp aurait sauté depuis longtemps

Publié le 12 juillet 2008 par Francisrichard @francisrichard
Dans le privé Gérard Tschopp aurait sauté depuis longtempsLe rapport de Jacques Raymond, ancien juge cantonal, daté du 2 juillet et publié le 8 juillet, sur l'affaire des fichiers pédophiles de la RSR est accablant pour Gérard Tschopp. Un résumé de ce rapport est disponible sur le site de la RSR (ici). Il permettra à l'internaute de prendre connaissance des grandes lignes de l'affaire.

Ce rapport est accablant parce qu'il ne s'agit pas en effet seulement d'erreurs de communication interne et externe comme le dit Gérard Tschopp dans sa réponse, disponible, comme le rapport, sur le site de la RSR et au même endroit. Il s'agit de graves manquements, et même d'infractions à la loi.

Quand, le 18 mai 2005, Gérard Tschopp a eu connaissance des fichiers pornos téléchargés par un cadre de la RSR, il aurait dû dénoncer l'affaire à la justice qui aurait mené son enquête et déterminé si de tels téléchargements étaient volontaires ou non.

Au lieu de quoi il a montré un échantillon réduit des fichiers à trois personnes indépendantes pour se donner bonne conscience et se rassurer qu'aucun d'entre eux n'était de nature pédophile. Après coup il a qualifié ces trois personnes d'experts alors qu'elles n'avaient donné qu'un avis amical et informel. 

La suite de l'histoire devait apporter un démenti cinglant au caractère non pédophile des fichiers téléchargés : le juge Vautier, chargé de l'instruction, commencée le jour même de la révélation publique de l'affaire par 20 Minutes, le 29 février dernier, devait déclarer assez vite (voir Le Matin du 19 mars 2008 ici) qu'il y en avait au moins 13 à caractère pédophile. 

N'ayant pas fait cette dénonciation à la justice, Gérard Tschopp ne pouvait pas prendre de sanctions adaptées à l'encontre du cadre télé-chargeur. Il ne lui a donc donné qu'un avertissement sévère assorti de la prescription d'une thérapie. Cet avertissement n'a pas nui à la carrière de ce dernier puisqu'il a eu augmentations et promotions les trois années suivantes.

Or cette dénonciation faisait partie de son devoir. Il n'avait pas lui-même à déterminer si les téléchargements étaient volontaires ou non. L'article 197 du Code pénal suisse alinéa 3 déclare punissable l'importation de représentations "ayant comme contenu des actes d'ordre sexuel avec des enfants". La peine pouvant être emprisonnement ou amende.

Trois ans plus tard, devant l'impunité du cadre de la RSR et devant ses promotions, Jorge Resende (voir son site ici ), celui par qui le "secret de famille" a été révélé, se confie à un confrère de la RSR. A-t-il rompu la confidentialité à laquelle il est tenu ? Toujours est-il qu'il est licencié pour ce motif le 18 décembre 2007, le 31 mars 2008 étant le terme fixé pour la fin de ses relations de travail. Seulement, à ce moment-là, Jorge Resende est en incapacité de travail pour maladie.

La RSR et donc son directeur, Gérard Tschopp, sont alors en infraction avec l'article 336C du Code des obligations qui interdit la résiliation d'un contrat de travail pendant une incapacité résultant de la maladie durant 180 jours après la sixième année de service, ce qui est le cas de Jorge Resende.

Le rapport recommande de licencier Jorge Resende et le cadre télé-chargeur et d'accorder une période probatoire à Gérard Tschopp, pendant laquelle il devra tirer les leçons de cette affaire. La direction de SRG SSR idée suisse, qui regroupe télévisions et radios publiques, a décidé de suivre ces recommandations.

Gérard Tschopp a de la chance de travailler dans le Service Public. Dans le privé il aurait sauté depuis des semaines. Nonobstant ses 30 années de service.

Francis Richard

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