Quand Franck Martin a eu l’idée de construire une 5e salle consacrée au cinéma et au théâtre, notamment, j’ai écrit sur ce blog que la polyvalence d’utilisation et de gestion ne resterait pas durable dans le temps. Il est en effet naturel qu’un exploitant privé, Jean-Edouard Criquioche en l’occurrence, défende ses intérêts avec un maximum d’efficacité à la fois au nom de l’exploitation mais aussi des salariés qui dépendent de lui, et qu’une puissance publique protège avec un maximum de zèle les intérêts des contribuables.
Eden, cinéma Paradisio ?
Ce qui devait arriver est arrivé. François Xavier Priollaud, maire, et l’exploitant privé des salles municipales sont parvenus, après bien des chaos et quelques noms d’oiseaux jetés ici et là, à s’écouter d’abord et à s’entendre ensuite. Je me suis laissé dire que Jacky Bidault, adjoint, avait été un intercesseur avisé en proposant des solutions de bon sens. Quelles sont-elles ? M. Criquioche achète les salles 1,2,3 et 4 tandis que la ville devient définitivement propriétaire et exploitante de la salle 5 du complexe dit Forum, une salle de près de 500 places. Finalement, les sommes engagées, sans être mirobolantes, permettent à chacun de rentrer dans ses billes. 900 000 euros pour la ville d’un côté (salles 1,2,3,4) 390 000 euros pour M. Criquioche (les équipements de la salle 5) et enfin, accord essentiel : La ville vend un terrain mitoyen (pour 100 000 euros) permettant la construction d’une salle 6 offrant à M. Criquioche les moyens d’offrir un équipement technique moderne en accord avec les exigences d’aujourd’hui (1,4 million d’euros de travaux subventionnés).Si tout va bien, si les chantiers sont entrepris dans les dates prévues, la fin de l’année 2019 devrait permettre d’y voir plus clair. Jacky Bidault a bien voulu nous commenter cet accord « public privé » intéressant pour les deux parties. Il met en effet un terme aux discussions empoisonnées aboutissant à des incompréhensions quand ce n’était pas des malentendus. Il permet à un exploitant privé de défendre un territoire en complémentarité des actions engagées à Gaillon et peut-être un jour à Vernon qui sait. Il est évident que cette puissance de feu devrait l’autoriser à varier les plaisirs et à programmer plus de films en VO ou en sorties originales. Je pense à « Comme un seul homme » l’histoire d’Eric Bellion sur le Vendée globe qu’on ne peut voir ni à Rouen, ni à Evreux, ni bien sûr à Louviers. Et c’est dommage. Revenons à la salle 5, dorénavant municipale même s’il faudra attendre quelques mois pour l’officialiser. M. Bidault estime qu’elle permettra de varier les plaisirs en permettant la tenue de séminaires, de congrès, de diversifier les gens théâtraux puisque la programmation de la Scène nationale ou ce qui en tient lieu pourra être complétée de genres moins sérieux pour ne pas dire élitistes. La variété pourrait y tenir sa place, place que le Moulin n’offrait ni en volume ni en prestations techniques (éclairages, scène, sonorisation).
En un mot l’accord entre la ville de Louviers et M. Criquioche met un terme à l’ambiguité originelle sujette à conflits et permet à la ville de Louviers de récupérer une salle de spectacles qui, pour le coup, remplira enfin pleinement son office.