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Viens visiter mon salon suisse

Publié le 12 juillet 2008 par Miliochka

Aujourd’hui c’est samedi. Abandonnées de tous, il nous a fallu trouver un truc à faire la Demoiselle et moi. Alors que nous étions tranquillement en train de bouquiner après le p’tit dèj, encore en pyjama vautrées sur le canapé du salon, je suis tombé sur un article parlant d’une expo au Centre Culturel Suisse qui a attiré mon attention. Ni une ni deux, voilà donc une activité pour l’après-sieste !

John Armleder : Jacques Garcia. Je ne connais absolument pas le premier et me souvient vaguement avoir vu un docu à la télé sur le second, décorateur de son état, mais sans plus. L’article de Beaux-Arts expliquait que le peintre suisse Armleder s’est vu proposé une exposition au CCS, mais qu’il a préféré confier tout le boulot à Garcia. Intriguant… En effet, nous voilà plongé dans une salle à manger, un salon et une chambre entièrement conçus, décorés, et meublés par les soins de Mr Garcia, avec pour la quasi-totalité des objets provenant de sa propre collection. Il n’y a en fait qu’un seul tableau d’Armleder, choisi par Garcia, qui trône au-dessus d’une fausse cheminée. Je dois avouer que l’idée m’a bien plu, et le lieu encore plus. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qui s’en dégageait (même si pour rien au monde, je ne décorerais mon salon de la sorte !) Le plus drôle, c’est que la Demoiselle et moi on s’est tout de suite senti à l’aise, on s’est installé dans le salon (elle sur le fauteuil orange et moi sur le canapé couvert d’une -fausse ?- fourrure, face à la cheminée donc), feuilletant les bouquins, discutant avec la nana présente là pour accueillir les visiteurs et qui nous a expliqué la genèse du truc. Et en réalité, c’est ça le plus intéressant dans cette expo : vivre l’endroit, apprécier le lieu et non se contenter de regarder les œuvres comme dans un musée.

Ça m’a rappelé l’expo qui avait eu lieu à l’ouverture de la Maison Rouge il y a 4 ans déjà : L’intime, le collectionneur derrière la porte (voir ici). Le principe était de reconstituer une pièce telle quelle issue de domiciles de seize éminents collectionneurs (salon, grenier, chambre à coucher, WC, réserve…), permettant ainsi au visiteur d’en appréhender le quotidien, l’accumulation, le partie pris de ces collectionneurs. Très très chouette, cet angle de présentation de l’art m’a beaucoup plu. J’avais alors été fasciné par la dernière “pièce” de l’expo : une longue liste sur un bout de papier élimé, présentée sous une cloche en verre. Il s’agissait de la collection d’un amateur d’art préférant ne rien garder chez lui et tout prêter, ou presque, à des musées. La seule présence dans sa poche de cette liste dressant l’inventaire de sa collection suffisait à cet homme pour en jouir pleinement ! Mais la différence entre cette expo-là et celle de Armleder & Garcia, c’est que pour les seconds, on ne se contente pas de regarder derrière des barrières, on rentre véritablement dans la collection, on vit l’œuvre. Et d’après ce que j’ai compris du discours des deux artistes, on crée alors l’œuvre : “Si les artistes pensent que c’est le regardeur qui fait l’oeuvre, je pense, moi, que c’est le client qui fait le décor“, explique en effet Garcia.


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