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Critique Ciné : Capharnaüm (2018)

Publié le 05 mars 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Capharnaüm // De Nadine Labaki. Avec Zain Al Raffea et Cedra Izam.


Prix du Jury lors du Festival de Cannes 2018, Capharnaüm avait fait sensation et je dois avouer que je suis un peu passé à côté à cause de la programmation chaotique de mes cinémas. Mais me voilà, enfin, devant l’un des films les plus bouleversants et parfois même cocasse dès que celui-ci veut se le permettre. Le film emporte alors avec lui diverses thématiques alors que nous sommes plongés au Liban, en pleine crise de l’immigration syrienne et de tout ce que cela peut impliquer. C’est la trame de fond car le sujet au centre de ce film est clairement l’enfance maltraitée. Si le procès que Zain intente à ses parents et vendu dans la bande annonce n’arrive qu’à la fin du film, Capharnaüm parvient à nous faire voyager dans les rues d’une ville au bord de la crise, qui tente de se construire une vie malgré les problèmes que les personnages peuvent rencontrer. Car Capharnaüm parle aussi du trafic d’êtres humains et plus particulièrement d’enfants, ou encore le mariage d’un homme avec une jeune fille de 12 ans (qui est par la suite tombé enceinte). Il y a plusieurs thématiques sombrent qui mettent en lumière des choses que le pays voudrait probablement cacher.

À l'intérieur d'un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. À la question : " Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? ", Zain lui répond : " Pour m'avoir donné la vie ! ". Capharnaüm retrace l'incroyable parcours de cet enfant en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.

C’est donc ici un véritable film engagé que Capharnaüm nous propose alors que Nadine Labaki pose sa caméra de façon intelligente et soigneuse sans en faire des tonnes. Le but n’est pas de tomber dans le drame lacrymal et cela se ressent du début à la fin. Avec des acteurs qui jouent ici leurs propres rôles, le film n’en est que plus réaliste. On sent dans les yeux de Zain tout le désespoir qu’il a pu voir sans sa vie et la misère qu’il a vu de ses propres yeux. Tout cela s’ajoute à une oeuvre véritablement miraculeuse sur l’enfant mal aimé par ses parents qui n’ont eu de cesse de lui dire qu’il n’était qu’un bon à rien qui n’aurait jamais dû naître. Tout cela nous conduit donc petit à petit à la fin du film qui est là aussi soignée et est une sorte de conclusion intelligente à toute cette thèse réalisée sur l’univers des enfants, des réfugiés, et d’un pays en état de léthargie totale. Si parfois on pourrait retrouver un peu d’Oliver Twist, des Misérables ou encore de Slumdog Millionaire au Moyen Orient, Capharnaüm a le mérite de proposer une vision originale et surtout de traiter de sujets difficile avec autant d’intelligence.

Note : 9.5/10. En bref, une belle réussite.

Date de sortie : 17 octobre 2018


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