Co-produite entre CBC et Netflix, la nouvelle série canadienne Northern Rescue nous plonge dans un univers familial aux problèmes familiaux plutôt classique. Mais comme d’autres séries du genre (Everwood par exemple), je ne peux m’empêcher de suivre ces aventures avec passion. C’est comme un roman de gare qui se consomme rapidement, sans chercher à aller beaucoup plus loin dans sa réflexion. Créée par Mark Bacci (Between), David Cormican (Shadowhunters) et Dwayne Hill (Blood Horn), Northern Rescue a ses défauts et notamment celui de ne rien donner aux adultes. Les enfants de cette série sont les personnages les plus intéressants, bien qu’ils soient de vraies têtes à claques. Alors que les adultes, qui abordent pourtant des thématiques intéressantes eux aussi (le cancer, la perte d’un être cher, la nécessité de se faire respecter par ses enfants, etc.) sont un peu dans les choux et ne proposent rien de novateur. La série sombre alors des poncifs du genre, sans réelles surprises d’ailleurs mais c’est un peu comme un bon paquet de chips dans lequel on a envie de replonger constamment et une fois terminé, on se dit que finalement c’était pas si mal que ça que de tout manger. La reconstruction d’une famille après la mort de la mère est quelque chose qui au fond n’est pas très novateur mais sincèrement, au fil des épisodes les aventures de chacun trouvent toujours un petit truc pour donner envie de revenir faire un tour du côté de cette petite ville.
Après la mort de sa femme, John West retourne vivre dans sa ville d'origine de Turtle Island Bay, où il y reprend la tête du service de recherche et sauvetage local. Ses trois enfants et lui vont alors vivre leur deuil chacun à leur manière.
John West est alors incarné par un William Baldwin toujours aussi inexpressif ce qui rend difficile l’appréciation du personnage. Disons que j’aurais aimé voir quelqu’un d’un peu plus talentueux. Ici, on se retrouve avec une prestation au collagène renforcé qui ne permet pas toujours de nous impliquer dans les aventures du patriarche. Dans Everwood par exemple, il y avait Treat Williams pour incarner le papa et sincèrement, c’était quelque chose d’autre. Northern Rescue a cependant à ses côtés Kathleen Robertson. Bien qu’elle ne brille pas forcément, son personnage de tante Charlotte n’est pas tarte et apporte un vrai plus dans la relation entre le père et ses enfants. C’est cette fraicheur là que la série tente d’ailleurs de petit à petit conserver et développer, tout en donnant au personnage des intrigues personnelles pas vraiment brillantes (sa maison a brûlé ok, son ex ne veut pas signer les papiers ok, vous avez compris le truc). Mais dans le genre drame familial mélodramatique, je trouve que Northern Rescue a des idées et parvient surtout à conserver son téléspectateur du début à la fin de la saison (j’ai enchainé les dix épisodes sans trop de difficultés).
On n’est pas à la hauteur d’un This is Us par exemple (même si cette dernière s’est ramollie cette année), mais il y a suffisamment d’ingrédients qui mélangent plusieurs choses intéressantes. La vie de John West en tant que sauveteur tente de créer des moments de tension qui ne fonctionnent pas toujours. Ces aventures ne sont pas vraiment réalistes et le scénario insère souvent une bonne dose de morale qui n’est pas toujours bien construite (et/ou constructive). En tombant un peu dans les pièges de la série canadienne balisée, Northern Rescue a du mal à sortir de ses carcans et donc de délivrer quelque chose de moins superficiel. Ce n’est pas sans quelques belles tentatives, mais cela ne brille pas vraiment non plus. La relation compliquée entre le père et sa fille ainée notamment tombe souvent à l’eau à cause de l’utilisation de pans d’intrigues clichés que l’on a déjà vu et revu ailleurs (en mieux). Northern Rescue n’est pas pour autant une mauvaise série et je ne serais pas contre l’idée d’en voir une seconde saison. Mais ce n’est pas non plus une bonne série. C’est entre les deux, avec de bonnes idées mais aussi des trucs qui donnent l’impression que les scénaristes se moquent un peu de nous.
Note : 5/10. En bref, un drame familial pas toujours efficace mais qui parvient tout de même par son côté tendre et ses enfants à garder son téléspectateur jusqu’au bout.