Une nouvelle étape dans la crise diplomatique qui secoue la Chine et les États-Unis. Huawei, géant chinois des télécoms, est en effet accusé d’espionnage par les États-Unis, depuis que sa directrice financière, Meng Wanzhou (et fille du fondateur de la firme), est soupçonné d’avoir contourné l’embargo imposé sur l’Iran par les États-Unis. Elle a d’ailleurs été arrêtée au Canada en décembre dernier, et une demande d’extradition vers les États-Unis vient d’être mise sur la table.
Et les tensions ne risquent pas de s’apaiser : Huawei, via sa filière américaine, a porté plainte contre le gouvernement étasunien pour avoir interdit aux administrations américaines (et à certaines entreprises) d’acheter des équipements ou services estampillés Huawei. Le géant chinois des télécoms estime, de son côté, inconstitutionnel l’article de la loi américaine qui le place sur une « liste noire ».
« Le Congrès américain ne nous a jamais présenté les preuves sur lesquelles s’appuie la restriction de la vente des produits de Huawei. Huawei n’a pas d’autre choix que de contester cette loi auprès de la cour après avoir tout essayé pour dissiper les inquiétudes des législateurs américains », a expliqué Guo Ping, l’un des présidents de l’entreprise lors d’une conférence de presse. Et d’affirmer : « Huawei n’a jamais implanté et n’implantera jamais de portes dérobées », qui permettraient à la firme d’espionner ses clients.
Huawei, espion chinois ou simple entreprise ? Ce qui est certain, c’est que la firme développe la 5G de son côté. En accusant un acteur de cette taille, l’État américain s’assure une certaine hégémonie dans le développement de ce réseau très attendu. En France, personne n’a pour intention de bannir Huawei, premier fournisseur mondial de matériels télécoms. Toujours est-il qu’en cas de conflit plus âpre, la technologie américaine sera sans doute privilégiée à celle chinoise.