Rudolf Klauss est le spécialiste suisse du réseautage (voir à ce sujet notre webinar). Quand vous le rencontrez, vous ne pouvez plus l’oublier. Tourné vers le bien-être et l’humain, il nous a fait l’amitié de rédiger un article rempli de bon sens sur la résilience.
Accomplir toujours plus, dans un environnement de plus en plus instable, avec des risques en constante augmentation et de nouvelles compétences requises à chaque nouveau virage … cela vous parle-t-il ?
Est-ce votre quotidien ?
On pourrait bien le croire. Et de constater que l’être humain, dans sa conception, ne change que très, très lentement. Ce sont donc des changements d’une rapidité jamais connue auxquels nous devons faire face avec un physique et un mental plus ou moins inchangés.
Comment faire ?
Nous avons tous essayé de « faire plus avec moins » (ou au moins de faire plus avec autant), et cela nous amène dans une situation plutôt délicate avec un nombre croissant de personnes qui n’y arrivent pas, plus, et ce avec des conséquences inquiétantes au niveau de la santé (burn-outs, dépressions, etc.).
Est-ce inévitable ?
Heureusement pas ! Car le rythme du changement autour de nous n’est pas prêt de ralentir, au contraire.
Faire autrement
La seule option – et d’ailleurs une très belle option – est de faire autrement. Si nous voulons durer, en tant qu’êtres humains, et vivre ces vies rallongées en bonne santé et heureux, nous devons prendre soin autrement de nous-mêmes. Eh oui, c’est avec nous-même que cela commence !
En trouvant (ou en recréant) de
Nouveaux équilibres !
1. Performance et repos
Comme tout dans la nature, nous avons besoin de moments de performance et de moments de repos. Tel notre cœur, tels nos muscles, telle notre respiration, tel le rythme de réveil et sommeil. Dans une société qui idéalise l’activité par-dessus tout, ce n’est pas facile. Le regard d’autrui pèse souvent sur nous, le jugement des personnes qui nous entourent.
Il est temps d’enterrer le mythe que nous sommes Superman ou Superwoman. Et heureusement, d’ailleurs.
(Re-)apprenons à nous reposer, activement, sainement, dans l’équilibre !
2. Certitude et vulnérabilité
Il faut être sûr de soi, il faut être confiant, certes ! Sauf que la certitude sans l’humilité devient vite de l’arrogance. C’est en doutant (aussi) de soi-même que l’on arrive à se remettre en question, à revoir sa manière de faire, à s’adapter et surtout, à réapprendre. La durée de vie de notre savoir, de toutes nos connaissances se raccourcit de manière exponentielle. D’où le besoin d’acquérir de nouveaux savoirs continuellement. Ce qui est absolument normal. C’est le cas pour tout le monde ! Etre vulnérable, comme toute caractéristique, est un énorme défaut dans les extrêmes (trop d’humilité ou son absence) et une incroyable force au « bon » niveau.
3. Logique et analogique
On a un système, à commencer par l’école, qui favorise dramatiquement le côté gauche de notre cerveau, la logique, le mot, le calcul, le concret. Les parents d’enfants créatifs savent de quoi je parle, leurs enfants ont une grande peine à trouver leur place…
Et pourtant, les véritables solutions ne se trouvent qu’en employant votre cerveau de manière holistique, côté gauche et droit en équilibre !
4. Prendre soin d’autrui et prendre soin de nous-même
De nombreuses personnes en ont déjà fait l’expérience douloureuse ; celui qui prend soin d’autrui en se négligeant lui-même finit par … ne plus prendre soin de personne ! Si votre but est de faire quelque chose de bien de manière durable, faites du bien à vous-même … avant tout !
La résilience
On parle des conséquences néfastes de notre temps, que j’ai citées plus haut. Si nous parlions de cette compétence qui nous rend plus fort pour les défis de nos jours ?
La résilience, la compétence de rebondir et de réussir durablement dans un monde en changement – permanent.
Eh oui, cela s’apprend, dès tout petit et aussi, peut-être surtout de manière consciente, en étant adulte et dans « la vie active ».
La résilience, c’est trouver ces équilibres entre la détermination et la souplesse, entre la rigidité et la compréhension, entre l’être et le faire, entre plaisir et obligation, entre confiance en soi et confiance en la vie, entre famille, amis et la communauté, entre le travail et le repos.
Quand nous parlons de « Soft skills », pensons alors plus souvent voire avant tout à la Résilience !
Comment s’apprend-elle, cette résilience ?
Tout d’abord, par toutes les situations dites « douloureuses ». La psychologie nous renseigne que plus une personne a vécu des moments durs dans sa vie avant l’âge adulte, plus elle est résiliente. Ce qui devrait mettre un terme définitif à la surprotection de nos enfants.
Regardez un enfant d’environ un an. Qui apprend à se mettre sur ses deux pattes arrières. Et qui tombe des centaines de fois. Nonobstant, il se relève à chaque fois et réessaie. Regardez autour de vous, tous les adultes que vous connaissez ont réussi et marchent aujourd’hui sur leurs deux jambes. Telle est la résilience naturelle de l’être humain, sans laquelle nous ne saurions pas survivre à notre enfance.
Nous savons aussi qu’un environnement avec une grande prévisibilité réduit la résilience ! Affronter l’insécurité renforce alors cette force primordiale.
Ce n’est pas une situation stable qui nous rend fort, ce sont les adaptations répétées à de nouvelles conditions qui le font. Quitter sa zone de confort est notre maître, et plus souvent on le fait, plus fort on se rendra !
Et si c’était donc l’apprentissage de la confiance en soi (avec humilité) et la confiance en la vie qui nous aiderait ?
C’est avant tout un comportement
Je répète, cela s’apprend. Voici pour la bonne nouvelle. Sauf que se rendre plus résilient tout seul, ce n’est pas le meilleur chemin. C’est une compétence qui s’intègre dans notre comportement, ce n’est donc pas un apprentissage théorique qui fait la différence. Il s’agit plutôt d’un entraînement, d’un échange avec autrui, c’est revisiter ses moments difficiles, de souffrances, et de comprendre ce qui nous a permis de nous relever.
De cette manière, vous trouvez les éléments de votre résilience à vous, toute personnelle. Car il n’y a pas de résilience universelle, elle est au contraire propre à chaque individu.
Le courage
Sur la route, il faut du courage. Je rappelle, le courage, c’est agir malgré la peur. Grâce à la confiance (en soi & en la vie). Sans aucune peur, nous ne survivrions pas longtemps. Avec trop de peur, nous sommes figés, tétanisés. Trouvons, chacun pour soi, le bon équilibre entre courage et peur – et dans le doute, penchez plutôt vers plus de courage et prenez un risque chaque jour !
Votre mission
C’est aussi avoir une mission dans la vie. La volonté d’accomplir quelque chose de grand & noble sur ce monde. Avez-vous déjà remarqué la force qu’a la grande majorité des mères célibataires ? Il semble n’avoir guère plus forte mission que de vouloir donner les meilleures conditions de départ à son enfant. N’est-ce pas là que de contribuer au monde et de laisser un héritage deviennent très palpables ?
L’intelligence financière
Revenons sur terre ! Dans le monde où nous vivons, il faut avoir de l’argent. L’argent n’est pas un mal, bien au contraire. C’est une énergie principale pour être bien et faire du bien. Une fois de plus, je ne peux que souligner que tout est une question d’équilibre ! Réfléchissons donc aussi sur les manières de générer de l’argent autre qu’en tant qu’employés…
La générosité
Ces réflexions seraient fort incomplètes sans mentionner la générosité. Osez être généreux, avec vous-mêmes et avec autrui, la vie (l’univers) vous le rendra multiplié !
L’anticipation
C’est ensuite en anticipant, en se préparant, conscient que d’autres moments de défis sont normaux et sur le chemin de chacun. Ce n’est pas la vie sans moments difficiles qu’il faut souhaiter, c’est une vie pleine d’épreuves que nous maîtriserons qui nous fait progresser vers plus de bien-être et de bonheur.
C’est un appel à chaque individu, à chaque équipe, à chaque entreprise et à la société ; sortons du mythe d’être les plus forts et rentrons dans un monde de personnes les plus adaptables, grâce à un vécu riche en expériences.
Prenez ce chemin !
Tel est le chemin. Pour le prendre, il faut faire les pas. C’est l’action qui nous avance, l’exemple que nous donnons autour de nous. Vers le bonheur – en bonne santé – pour tous !