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Tartufe inconséquent

Publié le 12 juillet 2008 par Malesherbes
Le gouvernement a donné son accord pour l‘extradition de Marina Petrella, ancien membre des Brigades rouges mais le Président Sarkozy recommande dans le même temps aux autorités italiennes de la gracier. On peut en déduire qu’en fait, il désire sa libération. Qu’est-ce qui l’empêche donc de réaliser le souhait qui est le sien ? La convention franco-italienne de 1957 permet de refuser les extraditions pour des motifs graves, en particulier pour des raisons de santé, ce qui semble possible dans le cas présent.
N’est-il pas absurde de retirer l’asile accordé jusqu’ici à Marina Petrella et, dans le même temps, de l’offrir à un nombre non précisé de guérilléros des FARC ? Mais c’est sans doute que notre Président entend ménager son compère Berlusconi, avec lequel il partage nombre de traits : mainmise sur les médias, justice aux ordres, amour de la ritournelle et j’en passe. D’où cette attitude de Tartufe : « je voudrais bien, mais je ne peux pas ». Comme il doit souffrir !
L’Histoire nous enseigne qu’il vient un temps où il faut savoir tirer un trait sur le passé. Aussi douloureuse qu’elle puisse être pour les victimes, l’amnistie s’est souvent imposée. La guerre d’Algérie en a fourni un exemple. Au cours de cette cruelle épreuve, l’OAS a perpétré des crimes de sang et de nombreux innocents ont été victimes d’attentats aveugles : selon le Nouvel Observateur du 21 octobre 2004, de mai 1961 à septembre 1962, cette organisation avait tué 2700 personnes. 44 condamnations à mort avaient été alors prononcées. Quatre furent exécutées mais, le 7 juin 1968, tous les membres de l’OAS sont graciés. Le 24 juillet de la même année, l’Assemblée nationale vote un texte de loi qui efface la peine pénale liée aux «événements d’Algérie ».
N'oublions pas que, lorsqu’en 1985, François Mitterrand a accordé l’asile aux membres des Brigades rouges repentis, il n’engageait pas que lui-même, mais la France. De même, aujourd’hui, quand le Président Sarkozy s’exprime, c’est la France qui parle. Hélas !

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