Il parait que le gouvernement veut lutter contre la haine en ligne. Belle ambition. J'ai déjà évoqué ici ce projet qui s'inspire du rapport et des préconisations de Laetitia Avia sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet. J'ai lu attentivement les mesures figurant dans le texte de loi.
(On notera d'ailleurs au passage certains noms qui figurent dans cette commission d'enquête qui, si la loi est appliquée demain, devront visiblement changer de registre... Un comble. Ainsi, l'immonde Ciotti et ses discours racistes et anti-migrants habituels... ou de l'idiot international Meyer HABIB, lui aussi un habitué des polémiques haineuses).
Comme je l'ai déjà écrit, cette loi se calque sur l'initiative allemande d' il y a plus d'un an, qui appliquerait des sanctions financières à toute plateforme de plus de 2 millions de membres qui contreviendrait à l'impératif de bloquer ou de retirer de son réseau social tout contenu qui enfreint la loi, et cela " dans un délai de vingt-quatre heures ".
Un bouton de signalement commun pourrait être incorporé à l'ensemble des hébergeurs. Si la plateforme qui héberge le contenu ne respecte pas cette obligation, elle est alors soumise à une amende pouvant atteindre 37,5 millions d'euros, ce qui est 100 fois supérieur à ce que prévoit la loi actuellement (375 000 euros seulement).Plus controversé (et à juste titre) il faudra également prouver son identité pour s'inscrire sur un réseau social. La proposition de loi prévoit en effet de " rendre obligatoire pour les réseaux sociaux la vérification de l'identité de leurs membres ".
En cas d'adoption de la loi, toute personne qui souhaite créer un compte sur Facebook, Twitter ou tout autre réseau social, devra fournir à la plateforme une pièce d'identité et signer une déclaration de responsabilité pour les propos tenus.
Le troisième article, enfin, table sur un durcissement du cadre législatif. Concrètement, l'esprit de la loi ne veut pas que les propos haineux soient vus comme une opinion mais comme un véritable délit de droit commun.
Des propos à caractère raciste pourraient d'être punis de deux ans de prison et de 70 000 euros d'amende, contre un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende aujourd'hui. ( source)
Je n'ai pas les compétences juridiques et techniques pour me prononcer sur le contenu de ces mesures, même si certaines me semblent relever du bon sens, et permettre enfin la diminution importante des propos haineux que je combats sur les réseaux sociaux e permanence, avec d'autres, petite armée de l'ombre...
Mais une chose m'apparait déjà plus que regrettable, à priori. je connais plusieurs sites aux propos particulièrement orduriers sur el registre du racisme, de l'antisémitisme, de l'islamophobie, des propos anti-migrants, du sexisme et des LGBT phobies qui e seront pourtant pas gênés par ladite loi quand bien même serait-elle applicable dès demain. Ainsi, l'un des plus connus des spécialistes, un site nazi qui se fait si frauduleusement nommer démocratie participative, pourra continuer de laisser tourner encore longtemps sa turbine à purin raciste, puisque ce site n'est pas hébergé par l'une des plate-formes de plus de 2 millions d'abonnés mentionnée par la loi.
Et l'on voit mal en outre comment un site dont l'administrateur principal réside à l'étranger pour échapper aux innombrables sanctions judiciaires qui l'ont frappé dans le passé, et qui se révèle inextradable, pourra malgré tout être inquiété.
Et en attendant, il continue à sévir et à polluer avec sa merde raciste, malgré le blocage judiciaire dont il était sensé être frappé...
En outre, alors même que même la société américaine Google a déférencé son site haineux, on ne peut que s'étonner avec Tristan Mendès France qu'un moteur de recherche français ne suive pas le même exemple... Si même là on n'a pas pris conscience de l'ampleur du phénomène, alors... C'est à désespérer.
Ni oubli, ni pardon.
Post-scriptum : v oir un racistes conspuer un autre raciste, tellement grotesque... N'ont-ils pourtant pas des ennemis communs, ces neuneus là ? Je demande, juste...