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Dans moins de 10 ans, un quart de la population active de certains cantons partira à la retraite

Publié le 13 mars 2019 par David Talerman
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vieilissement de la population suisse

C’est un défi colossal qui attend la Suisse dans les 20 prochaines années : le rajeunissement de sa population. Car il faut le dire, la Suisse est un pays vieillissant : en 2045, il devrait y avoir en Suisse un inactif pour 2 actifs, et dans certains cantons, 25% de la population active partira à la retraite en 2025. Et 2025, c’est demain. En 2030, la génération dite du « baby-boom » sera très majoritairement partie à la retraite, quoi qu’il arrive.

Pour faire tourner une économie – qui se porte bien au demeurant – il faut du monde. Et la Suisse risque bien de se trouver rapidement à court de ressources. Certes, on peut demander à des seniors de décaler leur départ à la retraite, mais c’est reporter le problème dans le temps. L’immigration en revanche est une ressource facilement mobilisable, mais qui est politiquement rejetée depuis quelques années.

Le problème de la natalité en Suisse

Le problème de fond demeure la natalité : avec un taux de natalité de 1,6 (contre par exemple 1,96 en France), on est très en deçà de ce qu’il faut pour assurer le renouvellement de la population (2,05 enfants par femme). Il faut dire que pas grand-chose n’est fait, et n’a été fait, pour favoriser les naissances en Suisse : les infrastructures de la petite enfance sont peu développées, et surtout elles sont très chères. Les frais de garde d’un enfant dans une structure collective, 5 jours par semaine, peuvent coûter jusqu’à 32 000 francs suisses par an. Si vous tenez compte des déductions fiscales, plafonnées à 10’100, vous êtes encore perdant. Dans ces conditions, avoir un enfant signifie presque obligatoirement la fin de l’activité professionnelle de l’un des deux parents (en général la femme) ou des dépenses supplémentaires très importantes.

Une loi est en cours de préparation pour porter ces déductions à 25’000 francs suisses, mais il n’est pas sûr du tout que cela inverse la tendance. Sans compter qu’avoir plus d’enfants s’accompagne en général d’un changement du lieu d’habitation : dans un pays où les loyers sont en moyenne très élevés, un enfant supplémentaire est en général une dépense directe importante.

L’immigration, la solution ?

La Suisse est le 2ème pays d’Europe, après le Luxembourg, ayant le plus fort taux d’étrangers dans sa population active (en 2017, la Suisse avait 26,4% de sa population active qui était étrangère, contre 8,4% pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ce chiffre déjà très élevé, peut-il encore augmenter ? Difficile à dire, mais la tendance – politique du moins – semble être de vouloir stabiliser ce chiffre. Difficile donc de compter ouvertement sur l’immigration pour maintenir à flot le pays, mais difficile également de faire sans.

Des enjeux sociaux importants

Les enjeux du vieillissement de la  Suisse sont économiques, mais avant tout sociaux : le système social de retraite, avec un inactif pour 2 actifs, n’est plus équilibré. D’ailleurs, on s’attend à ce que les comptes de l’AVS ne soient plus équilibrés d’ici à 2020. Et si les coûts de l’assurance maladie ne font qu’augmenter, ce n’est probablement pas un hasard compte tenu du vieillissement de la population. Bref, le système suisse, bien rodé et équilibré, est en train de flancher à cause de sa population qui vieillit. Et j’aimerais adresser un message spécial aux détracteurs de l’immigration en Suisse : sans les contributions des travailleurs étrangers au système social suisse, il y a bien longtemps que tout se serait écroulé.

Conséquences : d’énormes opportunités

Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens que vous voulez, il n’existe pas aujourd’hui d’alternative autre que l’immigration pour assurer le développement de l’économie et maintenir à flot le système social suisse, puisqu’il est de toute façon peu probable que les Suisses se mettent à faire beaucoup plus d’enfants. Cela se traduit concrètement par des opportunités probables d’emploi dans les années à venir, voire très importantes à partir de 2013, même s’il est  aujourd’hui politiquement incorrect de l’avouer.


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