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Messieurs les Anglais, tirez les premiers!

Publié le 13 mars 2019 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Alors bien sûr il ne s’agit plus de canons et de mousquets comme au XVIIIème siècle mais, comme le porte-parole de la commission l’a lancé en conférence de presse ce mercredi 13 en fin de matinée sur la question du report : "Tournez-vous vers Londres pour une réponse !". Oui mesdames, messieurs les Britanniques nous attendons de savoir ce que vous voulez !
Parce que, suite à la défaite cinglante d'hier soir par 391 voix contre et 242 voix pour, personne ne sait vraiment ce qui va se passer dans les semaines qui viennent.
Le prochain vote aura lieu ce soir mercredi 14 mars à 19h gmt à Westminster pour savoir si les députés souhaitent le retrait du Royaume Uni sans accord. Mais ce vote n’est pas contraignant. En cas de rejet du "no deal" cela ne veut pas dire qu’il ne se fera pas.
Lors de la campagne, les électeurs britanniques n’ont pas été informés sur la situation dans laquelle l’Irlande se trouverait en cas de Brexit. Pourtant c’est bien ce problème qui empoisonne les négociations depuis des mois.
La paix signée il y a tout juste 21 ans par les accords du Vendredi Saint (10 avril 1998) reste très fragile. Il n’est pas question de rétablir une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la république d’Irlande. C’est tout le but du "backstop" qui permettrait de maintenir le Royaume-Uni au sein de l’union douanière le temps de négocier les futures relations entre l’UE et le RU. Des garanties additionnelles ont été proposées par messieurs Juncker et Barnier en début de semaine. Elles permettraient au Royaume-Uni de demander la suspension du "backstop" si il estime que les Européens font preuve de "mauvaise volonté" pour trouver une alternative. Un jury de cinq arbitres pourrait alors être nommé afin de statuer sur la question.

Ces garanties n’ont pas été considérées comme suffisantes par les députés britanniques surtout après l’avis défavorable du procureur général Geoffrey Cox, quelques heures avant le vote. Il a estimé que les garanties proposées ne donnaient pas la possibilité aux Britanniques de dénoncer "unilatéralement" le backstop si ils le souhaitaient. Cet avis a sans aucun doute pesé très lourd dans la décision des parlementaires.
Les parlementaires européens sont en session plénière. Ce mercredi matin, à la tribune, Michel Barnier a bien insisté sur le fait que les négociations -avec le Royaume Uni étaient terminées. Le RU doit maintenant décider quelles relations il envisage avec l’UE dans le futur. Pour M. Barnier, négociateur en chef du Brexit, l’UE est allée aussi loin qu’elle le pouvait pour encourager les parlementaires britanniques à voter le deal négocié avec Mme May. Déçu ? Il se dit calme et déterminé : "L’UE reste respectueuse de la décision des Britanniques et elle restera calme, unie et respectueuse jusqu’au terme de cette négociation extra-ordinaire. Mais soyons clair, pas d’accord de retrait signifie aussi pas de transition".

Les Européens sont favorables à une extension mais sous condition. Le but de cette extension n’est pas de se retrouver dans la même situation "au bord du gouffre" dans quelques semaines ou quelques mois. Il faut qu’elle soit mise à profit pour une réelle négociation qui ne sera possible que si les Britanniques savent ce qu’ils veulent. Or ce n’est pas le cas. Il n’y a pas eu de débats de fond à la chambre des communes sur les différentes options à venir et sur leur impact politique et économique. Theresa May a préempté le débat en imposant l’option qu’elle souhaitait mettre sur la table. Pour clarifier le débat il faut mettre toutes les options sur la table comme le proposait, il y a quelques semaines, dans son amendement le conservateur Dominic Grieve, europhile militant. Amendement cependant rejeté.

Que faire de plus en deux mois ?

Il reste deux mois avant les élections européennes du 26 mai prochain. Une extension pour quoi faire ? Sur quelle base ? Et pour combien de temps ? Courte, ne serait-ce pas juste un délai pour mieux 3sauter3 ? L’accord négocié par T. May permettait beaucoup de choses: d’un accord de libre-échange classique au maintien dans l’union douanière, voire une solution à la norvégienne. Il est impératif que les parlementaires britanniques fassent un choix.
En cas d’extension longue il faudrait envisager une participation des Britanniques aux élections européennes (même si différées). Mais est-ce réellement souhaitable dans la perspective d’un Brexit assuré ? Il faudrait donc aux Britanniques définir un objectif très clair pour négocier ce nouvel accord et obtenir la certitude que cette extension offre une certaine stabilité. Pas question d’entrer dans l’engrenage de reports successifs.
Ce mercredi 13 au soir les députés devront se prononcer sur leur intention de sortir de l’UE sans accord, ce qui est peu probable, une majorité de députés étant favorables à trouver un accord de retrait. Il y a bien un camp du "no deal" auquel s’est rallié le très médiatique Boris Johnson et qui a estimé que c’était la meilleure solution. Pour lui, toute autre alternative serait "une humiliation et la subordination de notre démocratie". Mais ce camp reste minoritaire.
Si ce vote rejette le "no deal" un nouveau vote est prévu jeudi 14 mars au soir sur la question de l’extension de l’article 50 et de la négociation.
Dans les deux cas, la décision reviendra au Conseil européen prévu les 22 et 23 mars prochain. Si les Britanniques souhaitent une extension elle devra être motivée. Si ils ne souhaitent pas d’extension, nous allons tout droit vers un Brexit dur sans accord le 29 mars prochain.
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